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Elections aux EdV : quel est le programme de Valérie Boned ?

Quels sont les chantiers prioritaires de Valérie Boned, en tant que candidate à la présidence des Entreprises du Voyage (EdV). Dans une interview à L’Echo, l’actuelle secrétaire générale du syndicat partage sa vision et sa méthode.

Après trois mandats, soit neuf ans, Jean-Pierre Mas s’apprête à passer le flambeau de la présidence des EdV, et vous êtes candidate à sa succession. Quelle est votre programme ?

Valérie Boned : Ma feuille de route est guidée par deux orientations principales. D’abord, il s’agit de capitaliser sur l’évolution du syndicat, qui a pris toute son étoffe ces dernières années avec Jean-Pierre Mas. Et encore plus pendant les années Covid-19. La reprise du flambeau suppose de pérenniser la valeur et les atouts ainsi créés. Ce ne sont pas que des mots, c’est un vrai défi. Pendant les crises, les chefs d’entreprise et les salariés se rapprochent. Une communauté se crée, une solidarité aussi, nous l’avons vu pendant la pandémie. Quand une période s’avère moins difficile, chacun se recentre sur ses affaires. L’enjeu consiste donc à garder l’élan collectif et la proximité entre professionnels. Et ça, ce n’est pas naturel.

Et la deuxième orientation ?

Valérie Boned : La deuxième orientation, c’est de préparer l’avenir avec une vision commune. Le syndicat doit se donner les moyens de bien anticiper les enjeux à venir en écoutant les organisations, les entreprises, et la société au-delà du secteur du voyage. Nous devons savoir où en sont les entreprises en termes de numérisation et d’éco-responsabilité, pour ne laisser personne sur le bord de la route et délivrer des outils en conséquence. Nous devons savoir inciter. Anticiper et accompagner, c’est le rôle du syndicat. Ce qui suppose une connaissance du marché, la recherche de moyens humains et financiers et un travail sur l’attractivité. Le secteur pâtit d’une mauvaise image sur les questions d’émissions de CO2 et de surfréquentation, alors qu’il a un véritable impact positif. Les collaborateurs doivent avoir envie de rejoindre les entreprises du secteur. Nous devons par ailleurs davantage communiquer sur la valeur de notre intermédiation.

Dès les élections passées, si je suis élue, je ferai une tournée des régions.

Quelle serait la méthode utilisée pour justement « anticiper et accompagner » ?

Valérie Boned : Ce que j’aime faire, c’est travailler en équipe, en impliquant au maximum les élus, notamment le conseil d’administration bien sûr. Si je suis élue, j’aurai une gouvernance collective. J’ai un projet de feuille de route, à partir duquel je souhaite coconstruire avec le conseil d’administration. Encore une fois, si je suis élue, je ferai une tournée des régions pour l’enrichir, aussi, au contact des adhérents et de réseaux comme le CDMV. Pour impulser une nouvelle dynamique. L’idée, c’est de bâtir l’avenir avec les entreprises et les salariés. 

J’ajoute que je serai une présidente opérationnelle engagée à 100% de mon temps, par passion et convictions. C’est mon ADN. Il y a plein de choses à développer sur les questions d’attractivité, d’accompagnement juridique, etc. Le secteur est porteur – rares sont les secteurs aussi prometteurs en termes de développement – même s’il est parfois décrié. Indéniablement, malgré l’inflation, le nombre de voyageurs va augmenter.

Il faut aller chercher de nouveaux adhérents, pour mieux représenter la profession et nous doter d’outils.

Les EdV comptent environ 1600 adhérents. Pensez-vous avoir atteint un plafond de verre ?

Valérie Boned : Non, pas un plafond de verre. Le Covid a d’ailleurs montré que l’on peut repousser les limites : globalement, nous avons perdu peu d’adhérents, nous en avons même gagné. Aujourd’hui, nous représentons 3000 points de vente. Nous avons un potentiel de croissance. Nous avons toujours un fossé avec l’APST (qui regroupe 3400 adhérents, Ndlr). Il faut aller chercher de nouveaux adhérents. Gagner plus d’argent à travers les cotisations n’est pas une fin en soi. Mais, comme le dit Jean-Pierre Mas, il nous faut représenter la profession le plus largement possible, et nous donner les moyens de financer des études et des outils afin d’accompagner la croissance vertueuse des entreprises.

Pour l’instant, un seul autre professionnel s’est déclaré candidat à la succession de Jean-Pierre Mas, Valéry Muggeo. Que pensez-vous de son programme, qu’il a récemment partagé avec L’Echo touristique ?

Valérie Boned : Je suis très concentré sur le mien. Toute candidature est bien sûr légitime. C’est bien d’avoir de la volonté ainsi qu’une vision. Le conseil d’administration est formé, il décidera le 4 octobre.

Revenons aux affaires courantes. Vous êtes secrétaire générale des EdV. Où en sont les différents dossiers sur lesquels travaille le syndicat : défense des acomptes, transformation des éductours en acte de formation, NAO… ?

Valérie Boned : Les NAO ne sont pas à l’ordre du jour à l’heure actuelle – les négociations ont eu lieu mais ont conduit à un échec, ce résultat est partagé par les organisations patronales et de salariés. Nous avons néanmoins un vrai dialogue social qui donne lieu à des signatures d’accord sur d’autres sujets. Sur la table, nous avons ainsi un projet d’accord sur le télétravail et un autre sur la formation. Nous travaillons également sur un nouveau régime prévoyance et frais de santé – la mutuelle notamment – pour l’ensemble de la branche. Plus le nombre d’entreprises adhérant à ce futur régime sera important, plus les garanties le seront aussi. Mais nous ne voulons pas forcer les entreprises bien sûr. C’est un chantier de deux ans, avec un appel d’offre auprès des assureurs. Aujourd’hui, c’est AG2R que nous recommandons au niveau de la mutuelle.

Nous pensons que le prélèvement Iata tous les 15 jours sera préservé en 2024.

Quid des relations tendues entre l’association du transport aérien international (Iata) et nombre d’agences de voyages ?

Valérie Boned : Ce qui préoccupe particulièrement les adhérents, c’est de répondre aux critères pour émettre les billets, et le rythme des versements. En France, nous sommes toujours sur un rythme de quinzaine pour les prélèvements. Nous pensons que le prélèvement Iata tous les 15 jours sera préservé en 2024. Par ailleurs, des entreprises peuvent perdre leur agrément du jour au lendemain pour des questions administratives, nous les accompagnons.

Sur la question des acomptes, qui préoccupe l’industrie, où en êtes-vous ? Et sur celui des éductours ?

Valérie Boned : Nous avons suivi de très près ce dossier cet été. Nous avons beaucoup échangé sur le projet de révision avec l’association européenne Ectaa et son président Eric Drésin. Nous avons fait valoir notre point de vue auprès de la Direction générale des entreprises et de la ministre déléguée Olivia Grégoire, laquelle nous a assurés de sa mobilisation. Il semblerait que le calendrier européen, bousculé par des élections, soit favorable au statuquo. Soit le projet de plafonnement des acomptes à moins de 30% évolue très vite – ce qui est peu probable. Soit il ne reste pas, ce qui le repousse pour un certain temps.

S’agissant des éductours, nous avons une réunion dans quelques jours pour qu’ils soient bien encadrés au niveau pédagogique et deviennent des outils de formation. Nous travaillons avec OPCO Mobilité et les professionnels sur cette question.

1 commentaire
  1. JB dit

    Se nommer DG « fictive » de Pacha quelques mois avant, afin de pouvoir annoncer sa candidature, n’est-ce pas déjà mentir aux adhérents et ne pas respecter la valeur de leur travail qui est le « terrain » ?

    La qualité du travail des EDV de ces dernières années, doit elle être attribuée à Valérie Boned ou plutôt à Jean Pierre Mas pour qui elle n’a fait que concrétiser ses choix et ceux du conseil d’administration ?

    Franchement, Valérie, restez à votre place que vous maîtrisez bien. Ce sera plus utile d’accompagner à nouveau le (ou la) futur président que de vouloir prendre une place qui ne vous est pas destinée.

    Très cordialement

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