Egencia : les salariés mobilisés face aux 37 licenciements
Les syndicats d’Egencia craignent que la suppression des emplois des départements Comptabilité et Finance ne constitue qu’une première étape.
Le 17 septembre dernier, Egencia a annoncé la mise en place d’un PSE. Ce n’est pas le premier au sein du groupe Expedia, dont elle est la filiale spécialisée TMC. « En revanche, c’est la première fois que le groupe refuse de traiter des salariés correctement », dénonce un syndicaliste de la CFDT, présent sur le parvis parisien de la Défense. A Marseille, leurs collègues de FO ouvrière étaient eux aussi mobilisés ce matin. Pour l’instant, le PSE prévoit le licenciement de 37 personnes en France, 22 à Marseille et 15 à Paris, dans les services comptabilité et facturation.
En premier lieu, les représentants syndicaux demandent, sans trop y croire, l’arrêt pur et simple de ce PSE, au vu des résultats du groupe. Expedia vient d’annoncer d’excellents résultats financiers, avec un chiffre d’affaires de 3,56 milliards de dollars et un bénéfice net de 409 millions de dollars pour le seul 3ème trimestre 2019…
« Ce projet n’est rien d’autre qu’une délocalisation. C’est de l’optimisation de coûts pour centraliser les services en Inde, en Angleterre, en Seattle, dénonce un membre de la CFDT. La France est le deuxième marché pour Expedia, ils font des profits. Ce qu’ils veulent, c’est récupérer ce marché sans payer d’impôt ni de charges sociales. » En d’autres termes du dumping social, ce qui est interdit par les normes européennes, mais souvent justifié au nom de la liberté d’entreprendre dans le marché unique.
Négocier aux mieux les indemnités de départ
« Au niveau de la CFDT, nous avons alerté le ministère de l’économie sur cette pratique du morcellement et de la délocalisation, qui a déjà eu lieu chez certains de nos concurrents. Celui-ci nous a répondu qu’il ne voyait pas où était le problème, que cela créait de l’emploi… Or en quelques années, le secteur a perdu 50 % de ses emplois. » Dans ce secteur du tourisme qui se mobilise peu – « il n’y avait jamais eu de grève chez Egencia », confirme un syndicat – les grévistes veulent montrer qu’ils sont mobilisés et qu’ils ne lâcheront pas.
Car si obtenir l’annulation du PSE semble ambitieux, ce sur quoi la CFDT et FO seront intraitables, c’est l’indemnisation des salariés licenciés. « La direction souhaite faire du transactionnel avec chaque salarié », indique un représentant du personnel. Il n’y aura donc pas d’indemnité supra légale pour venir compenser le licenciement. Chose qui n’avait pas été refusée aux autres licenciés du groupe.
Aujourd’hui, selon les syndicalistes rencontrés à Paris, les négociations sont bloquées. Elles devraient prendre fin avant la fin de l’année, pour que les licenciements soient effectifs le 31 mars 2020.
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