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EDITO. Le choix courageux de Valérie Boned

La nouvelle présidente des Entreprises du Voyage a envoyé un signal fort à l’occasion de la cérémonie des vœux 2024.

Alors que d’irréductibles Gauloises s’apprêtent à gravir le « Kili » en Tanzanie autour d’Adriana Minchella (Cediv), les Entreprises du Voyage (EdV) ont choisi de tutoyer des sommets nettement plus accessibles : ceux de Val d’Isère. Ce choix opéré pour le congrès 2024 est loin d’être anodin pour le syndicat et sa nouvelle présidente Valérie Boned. Il s’agit de l’une de ses premières grandes « annonces » depuis sa prise de fonctions.

Or Valérie Boned sait que cette préférence nationale formulée de sa part, validée par le conseil d’administration, est clivante à plus d’un titre. D’abord, elle rompt avec la tradition de la destination étrangère, privilégiée par son prédécesseur Jean-Pierre Mas au cours des dernières années pour accompagner la reprise des voyages à l’étranger en période post-Covid. Des professionnels approuvent, d’autres le regrettent, d’autant plus que les agences vendent en majorité des destinations étrangères en loisirs. Sauf que, voyage et tourisme d’affaires confondus, la France représente quand même la moitié des ventes des agences, rappelle la présidente.

Un choix courageux au niveau logistique et pécunier.

Un congrès au Club Med de Val d’Isère, c’est aussi un choix courageux au niveau logistique et pécunier. Pour les EdV ou bien un réseau, organiser un événement en France représente souvent une dépense importante comparativement à l’étranger. Les destinations lointaines qui sont dépendantes du tourisme cassent leur tire-lire pour attirer des pros français du tourisme. La République dominicaine et l’île Maurice ont ainsi pris en charge les prestations terrestres, respectivement en 2022 et 2023. La destination France ne le fera pas, a priori, ce qui est d’ailleurs bien dommage. Mais on peut compter sur les EdV pour bien négocier avec des partenaires (Club Med et SNCF) ainsi que des sponsors afin de valider des frais de participation acceptables. Nous en saurons plus dans quelques jours…

C’est donc définitivement un acte audacieux, de la part du syndicat. Un choix également aligné avec les Jeux Olympiques en France (été en 2024, hiver en 2030) et l’essor de la montagne l’été. Sans oublier la volonté des EdV d’accompagner les professionnels dans une démarche RSE. Cette démarche est dictée par une réglementation croissante, l’engagement écolo de certains dirigeants et des comportements qui évoluent.

A plein d’égards, il était temps de revenir en France.

Car oui, il ne faut pas faire l’autruche. Les injonctions à ne plus prendre l’avion, pour des raisons environnementales, se multiplient. Même si les Français demeurent dans le Travel Revenge, et les dissonances cognitives entre leur éco-anxiété et leur envie de voyager, une frange de la population ne veut plus prendre l’avion. Une autre n’aura plus les moyens de s’offrir des billets d’avion. Par conséquent, plus que jamais, il faut que les distributeurs multiplient leurs connaissances de la destination France.

D’ailleurs, mon petit doigt me dit que les EdV préparent un nouveau site web B2B sur la destination France. On ne lâche rien, comme dirait Jean-Pierre Mas. En remontant le temps, j’ai réalisé que le premier congrès sous son égide, en 2015, s’était déroulé à Marseille. Le dernier congrès des EdV en France, lui, remonte à 2017 (à Lille). A plein d’égards, il était temps de revenir dans notre beau pays.

Linda Lainé, rédactrice en chef

@Linda_Laine

1 commentaire
  1. Anonyme dit

    Ceci est bien dommage pour l’industrie du tourisme de se limiter à la France – même si ce pays est magnifique- mais bientôt on se limitera carrément à sa région, puis à sa ville puis à sa rue…Nous en conclurons plutôt qu’il s’agit probablement d’un soutien aux JO 2024 en effet. Du moins, on ose le croire sinon nous sommes sur le chemin de l’autodestruction de notre belle industrie…
    Quand au coût de l’opération, il restera de toute évidence bien élevé !

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