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Des écoles pas comme les autres

Le taux de réussite au diplôme roi du tourisme progresse d’année en année, comme le montre notre palmarès. Mais la qualité de la formation qu’il sanctionne varie d’un établissement à l’autre. Au-delà des résultats, les initiatives de certaines écoles font la différence.

Les BTS tourisme ont le sourire. Les résultats ont nettement progressé en 2007, comme le révèle notre palmarès annuel, réalisé en collaboration avec la Fédération française des techniciens et scientifiques du tourisme (FFTST). Cette enquête, essentielle pour tous les lycéens qui vont devoir choisir une orientation dans les semaines qui viennent, mais aussi pour les entreprises du tourisme soucieuses de recruter les meilleurs jeunes, recense les taux de réussite de chaque établissement scolaire préparant aux deux BTS tourisme : Vente et production touristique (VPT) et Animation et gestion touristique locale (AGTL).

Premier constat: le nombre d’établissements affichant 100 % de réussite est en progression. Une amélioration des résultats que l’on retrouve au niveau national. Selon les statistiques officielles du ministère de l’enseignement supérieur (disponibles pour la première fois six mois après l’examen, au lieu d’un an auparavant), l’année 2007 a été un bon cru. Le taux de réussite moyen national au BTS VPT a atteint 70,7 % (65,1% en 2006) et s’élève à 74,3 % en AGTL (72,1 % en 2006). En 2004, il ne dépassait pas 62 % en VPT et 67,9 % en AGTL. En tête de liste de la filière VPT (voir tableau p. 24), on retrouve des établissements coutumiers des lauriers, comme le lycée Gaston-Berger à Lille ou celui d’Avesnières à Laval. Leur taux de réussite oscille depuis toujours entre 90 % et 100 %, une stabilité qui atteste de la qualité de leur enseignement. Toutefois, on peut noter quelques bonnes surprises, comme le lycée Ambroise-Croizat de Moutiers, qui passe de 66,7 % à 100 %. Dans la section AGTL (p. 26), il convient de souligner la performance du lycée Ernest-Renan à Saint-Brieuc, qui se maintient deux années de suite en tête du classement, comme la belle progression de l’EPH à Paris, qui passe de 72,7 % à 100 % de réussite. Au chapitre des déceptions, le réputé lycée Atlantique à Luçon se contente d’un taux de réussite de 61,5 % en 2007, après un sans-faute les deux années précédentes.

Objectif emploi

Il faut dire que les qualités d’un établissement scolaire ne se résument pas à ces seuls résultats. Ils fluctuent en fonction du hasard, dépendent du nombre d’élèves (les établissements parisiens sont défavorisés car ils présentent beaucoup de candidats à l’examen), de sélections plus ou moins élitistes, et de l’implantation géographique dans une zone favorisée ou non. Un étudiant motivé a ses chances dans toutes les structures, à condition qu’il y rencontre des professeurs compétents et un réel projet pédagogique. C’est pourquoi cette année, au-delà des chiffres, nous avons décidé de mettre en avant les initiatives originales de quelques établissements scolaires. Certains n’hésitent pas à compléter le programme traditionnel du BTS et à l’adapter à la vie professionnelle, rendant la formation plus passionnante et valorisante. Car si le diplôme est un sésame utile, l’objectif premier des études reste l’accès au marché du travail. D’ailleurs, de nombreux étudiants qui échouent de peu à l’examen préparé dans une école dynamique, trouvent du travail assez facilement, souvent à la suite d’un stage réussi ou d’un apprentissage en alternance. Les 13 candidats que nous avons présentés l’an dernier sont tous embauchés même si cinq d’entre eux n’ont pas décroché leur diplôme, confirme Pascale Colin, du Cepecma à Châteilaillon (17). D’où l’intérêt de choisir un établissement dynamique.

A ce titre, les partenariats entre écoles et professionnels sont une des clés de la réussite. Celui conclu entre le GDS Galileo et le lycée Colbert à Lyon (une expérience menée également par le système de distribution avec quatre autres établissements à Paris, Bordeaux, Lille, et Marseille) est très novateur. Le lycée Colbert est partie prenante dans ce projet pilote. Il s’est équipé d’une salle informatique et a proposé aux professeurs de suivre un stage auprès du GDS. A partir du second semestre 2009, ils formeront à leur tour dans cette salle non seulement leurs étudiants, mais également des agents de voyages. Les étudiants maîtriseront ainsi deux GDS, au lieu d’Amadeus seul. Et surtout, ils pourront rencontrer des agents de voyages et nouer des contacts avec eux, se réjouit Nathalie Copard, professeur de vente et de tourismatique. Bien évidemment, Galileo y trouve aussi son compte, en mettant en avant par ce biais les qualités de son système. La salle informatique du lycée Colbert accueille aussi des workshops et des réunions, comme celle de l’Association des commerciaux de Rhône-Alpes (Arctour). Les étudiants profitent de la présence des TO pour leur proposer des actions commerciales, en échange du financement de leur voyage d’études, ajoute Nathalie Copard.

Mais le plus souvent, l’initiative ne vient pas des entreprises. Professeurs et étudiants sont obligés de prendre leur bâton de pèlerin. Pour trouver des partenariats, nous nous raccrochons à l’actualité. En 2007, SeaFrance a été le transporteur officiel du Tour de France qui partait de Londres, et a lancé plusieurs produits liés à cet événement. Nos étudiants en ont fait la promotion dans les agences. Ils se sont sentis valorisés par ces relations professionnelles, remarque Estelle Doreau, enseignante à l’Ecole nationale de Commerce (ENC) de Paris (xviie). Véronique Luce, du lycée Charles-de-Gaulle à Compiègne, suit également l’actualité avec attention. Il faut être réactif. L’aéroport de Beauvais a ouvert une ligne vers Porto il y a deux ans. Je voulais que mes étudiants travaillent sur cette destination, et fassent la promotion de la Picardie au Portugal, explique-t-elle. Si elle regrette parfois le manque de curiosité et de confiance des élèves, constatant que les initiatives ne viennent pas souvent d’eux, elle reconnaît que c’est aussi aux professeurs de leur donner envie de faire ce métier avec dynamisme.

Un voyage formateur

Le voyage d’études est une autre application pratique très appréciée, capable de faire la différence entre plusieurs écoles. Certes, depuis la réforme des BTS il y a quelques années, cette escapade n’est plus obligatoire et les moyens de la financer sont de plus en plus rares. Mais certains établissements s’efforcent de la maintenir et l’associent à leur pédagogie. D’où l’intérêt de bien s’informer avant de choisir son école. Yves Léglise, professeur au lycée Giocante à Bastia, insère ce voyage dans un projet pédagogique plus large. Il participe à des programmes d’échange scolaire financés par l’agence européenne Comenius. Le principe est simple : un établissement européen lance un projet de travail sur trois ans, auquel s’associent d’autres écoles de pays membres de l’Union. Les étudiants travaillent toute l’année sur ce projet et se rencontrent. Le lycée corse a déjà trois projets à son actif, qui suivent leur cours jusqu’en 2010. Le premier concerne la lutte contre l’exploitation sexuelle dans le tourisme. Nos étudiants ont pour mission de sensibiliser des professionnels du tourisme et des hôteliers à cette question. Ils ont notamment rencontré des spécialistes d’Interpol et rédigé une plaquette d’information. Le tourisme sexuel est un sujet auquel sont particulièrement sensibles les écoles d’Europe de l’Est. Ce projet permet notamment d’acquérir des notions de marketing de l’information, explique le professeur.

Le deuxième projet, partagé avec neuf pays et épaulé par la FFTST, porte sur l’identité culturelle et le développement touristique. Il permet de mettre en pratique l’option multimédia. Les étudiants doivent présenter leur destination et travaillent sur les représentations que se font les autres pays. Il a abouti à la création du site www.tourismandidentity. info, rapporte Yves Léglise. Enfin, le troisième projet, soutenu par l’association Tourisme et Handicap, traite du thème de l’accessibilité. Les étudiants travaillent sur la reconnaissance des sites accessibles aux handicapés et sur les réglementations spécifiques de chaque pays participant. En plus de leur thématique propre, ces projets donnent un aperçu du tourisme d’affaires, puisque les étudiants sont en voyage professionnel lors des échanges avec les autres écoles. De plus, ils pratiquent les langues étrangères, ajoute l’enseignant. Malheureusement, ces initiatives risquent de ne pas se reproduire. Avec la réforme de l’enseignement en Europe, les BTS ne seront plus éligibles au programme Comenius. Nous devrons travailler avec Erasmus, moins souple, déplore Yves Léglise.

Les idées ne manquent pas

D’autres écoles ont une vision moins ambitieuse du voyage d’études, mais pas moins efficace. Cette année, nous partons en Turquie. Comme nous n’avons pas les moyens d’organiser des excursions sur place, nous avons choisi un hôtel-club, dans lequel nous préparerons les étudiants aux épreuves orales. Cela nous permettra d’organiser les rendez-vous plus facilement et facilitera les échanges avec les professeurs, témoigne Estelle Doreau, de l’ENC à Paris. En section AGTL, ce voyage d’études peut se dérouler en France. Nos étudiants vont faire la promotion de Midi-Pyrénées auprès des élèves du lycée Bessières à Paris, réaliseront une enquête sur la perception de leur région dans la capitale, et étudieront les modes de consommation des Franciliens, explique Nathalie Schaeffer, du lycée Marie-Curie de Tarbes. A défaut, il est toujours possible de tisser des liens avec les professionnels par de petites actions. De nombreux étudiants participent aux salons du tourisme (MAP, salons régionaux…) en tant que chargés d’accueil, s’impliquent dans des événements comme la Fête des voyages (qui vise à attirer les clients en agences), mènent des opérations de street marketing ou réalisent des mailings et de la documentation pour le compte de TO. Bref la palette d’actions est large pour qui a de bonnes idées.

Des cours interactifs

Au-delà de ces actions de terrain qui permettent de multiplier les chances de réussite, il ne faut pas négliger les efforts pédagogiques menés par les professeurs et les établissements pour pallier certaines lacunes du programme. Ainsi, plusieurs établissements ont rendu l’option multimédia obligatoire. C’est le cas du lycée Colbert à Lyon ou du centre de formation Cipecma de Châtelaillon, qui prépare aux deux BTS en alternance. Tous nos étudiants ont présenté cette option et ont obtenu une note comprise entre 12 et 16 à l’examen. C’est un plus pour l’obtention de leur diplôme, et une meilleure préparation à la vie professionnelle, insiste Pas

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