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Les Français observés à la loupe

« Amoureux de leur pays, toujours aussi râleurs et de plus en plus utilisateurs d’Internet : qu’ils soient tranquillement allongés sur une plage ou en train d’arpenter les rues d’une ville lointaine, les touristes français sont « étudiés » de très près avant et pendant leur séjour… »

Pas moins de 37 jours de congés par an ! Depuis 8 ans qu’Harris Interactive me-sure la durée moyenne des vacances des Occidentaux pour le compte d’Expedia, les Français arrivent invariablement en tête du classement. Hélas pour les professionnels du tourisme, temps libre ne rime pas nécessairement avec voyage. L’envie de partir est pourtant bien là. En témoignent les chiffres récents dévoilés par le baromètre Ipsos/Europ Assistance, qui estime à 74 % le taux d’intentions de départ en vacances des Français, avec une hausse de 9 points par rapport à 2007, qui en dit long sur l’envie de changer d’horizon. Mais il s’agit là d’intentions… que les chiffres des pratiques réelles viennent contredire. Le baromètre Opodo 2008 réalisé par Raffour Interactif traduit une baisse constante du taux de départ des Français depuis 2003, qui serait descendu de 64 % à 60 %, en 2007. De son côté, la direction du Tourisme mesure, elle aussi, une baisse du taux de départ pour les voyages de plus de 4 nuits (à 63,6 % contre 63,9 % en 2006), mais note que les courts séjours repartent à la hausse, avec un taux de départ qui passe de 46,3 % en 2006 à 47,4 % en 2007. Finalement, les vacanciers français semblent apprécier des séjours plus courts, mais plus nombreux, ce qui représente globalement moins de nuitées par individu parti.

Ceux qui s’offrent encore des vacances se montrent toujours plus attentifs à leurs dépenses : une étude de Raffour Interactif indique que 76 % des personnes interrogées prévoyaient un budget vacances en 2007, alors qu’elles n’étaient que 68 % en 2006. Et, bien entendu, ces dépen- ses sont revues à la baisse. Cette fois c’est le baromètre Ipsos/Europ Assistance qui indique un budget prévisionnel en baisse pour 2008, limité à 1 934 E, soit 72 E de moins par rapport à celui de 2007.

La France d’abord

Pour le choix de la destination, cela n’a rien d’une nouveauté, la France reste le pays favori de nos compatriotes. Et de loin, puisque l’Hexagone s’arroge près de 90 % des séjours ! Sur les 826,6 millions de nuitées passées en France par les résidents, les touristes montrent une nette préférence pour six régions touristiques majeures (dans l’ordre : PACA, Rhône-Alpes, Languedoc-Rous- sillon, Bretagne, Aquitaine et Pays de la Loire), peut-on lire dans l’édition 2007 des Chiffres clés du tourisme édités par la direction du Tourisme. Le tourisme urbain (32,8 % de la consommation) arrive devant le littoral (28,9 %), la campagne (20,6 %) et la montagne (17,7 %), mais le décompte en nuitées donne un palmarès différent, où le littoral arrive en tête, devant la campagne, les villes et la montagne.

L’étranger attire à peine plus de 10 % des vacanciers français, et cette part semble en léger recul : elle était de 10,8 % de 2004 à 2006, avant de fléchir à 10,5 % en 2007. Il reste tout de même 11,1 millions de Français de 15 ans et plus qui sont partis au moins une fois hors métropole en 2007, soit 20 mil-lions de séjours pour 162 mil-lions de nuitées, toujours selon la direction du Tourisme. L’Europe, à elle seule, s’accapare près de 70 % des séjours hors métropole, avec une préférence marquée pour l’Espagne et l’Italie. Hors d’Europe, la Tunisie et le Maroc plaisent toujours autant, comme la République dominicaine pour les voyages au long cours. Ce sont cependant les Etats-Unis, pour cause de dollar faible, qui s’annoncent comme la destination vedette de l’été : en mai 2008, 46 % des requêtes de vols effectuées sur le site Kelkoo concernaient les Etats-Unis, et la seule ville de New York totalisait 60 % des demandes.

L’activité des TO reflète globalement ces choix. Avec des nuances toutefois, car certaines destinations, à commencer par la France, mais aussi l’Espagne ou l’Italie, leur échappent largement. Lorsqu’on laisse rêver les Français en les interrogeant sur le voyage qui leur ferait vraiment envie, on ne peut pas dire qu’ils font preuve d’une grande imagination : la France reste en tête (avec 35 % des suffrages), devant les îles exotiques (28 %) et l’Europe du Sud (18 %), nous apprend une enquête effectuée pour Lastminute en juin 2007. Les vacanciers français apprécient pourtant le changement puisque, selon le baromètre Opodo 2007, 66 % des Français partis durant l’été 2006 n’envisageaient pas de retourner au même endroit l’été suivant. Ils sont même de plus en plus infidèles : alors que 39 % envisageaient de retourner au même endroit en 2006, ils n’étaient plus que 34 % en 2007, à en croire un sondage réalisé par le cabinet Raffour Interactif.

Du côté des valeurs et des centres d’intérêt, l’enquête TNS/Lastminute.com de 2007 laisse apparaître que les mots famille (41% des réponses), repos (27 %) et plage (25 %) sont ceux qui reviennent le plus souvent. La demande de contenu est également en hausse, comme l’indiquent les résultats d’une étude de la direction du Tourisme, qui montre que 81% des séjours personnels ont donné lieu à la pratique d’au moins une activité, contre 70,7 % en 2003. Le dernier baromètre Ipsos/Europ Assistance confirme cet appétit pour des vacances actives, avec 44 % des intentions, soit une hausse de 7 %.

La révolution Internet

Du côté des pratiques de recherche et de réservation, cela n’aura échappé à personne, l’avènement d’Internet est la grande révolution de ces dernières années. La toile est devenue une immense boutique : sur 30,4 millions de Français de 15 ans et plus équipés d’une connexion au début de l’année 2008, on dénombre plus de 20 millions de cyber- acheteurs. Et la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), qui observe l’évolution du e-commerce, place régulièrement les billets de train et d’avion en tête des achats réalisés. Chaque nouvelle livraison de chiffres fournit l’occasion de battre de nouveaux records. Ainsi, au premier trimestre 2008, les ventes en ligne ont encore augmenté de 30 %, pour atteindre 4,9 milliards d’euros, comme l’indique le cabinet Raffour. Toujours selon la même source, 62 % des internautes partis en vacances ont utilisé le Net pour s’informer avant leurs départs l’an dernier, et 36 % des internautes partis en vacances ont réalisé leurs achats sur la toile.

L’internaute amateur de voyage fait un usage varié des ressources du réseau, n’hésitant pas à utiliser les compa-rateurs. Ses préférences vont cependant à Voyages-sncf.com (5,142 millions de visiteurs uniques au premier trimes-tre), devant Lastminute.com (1,858 million), Promovacances (1,642 million), Expedia (1,267 million) et Nouvelles Frontières (1,169 million), d’après les mesures d’audience de Médiamétrie/NetRatings. Il fait de plus en plus confiance aux cybervendeurs, puisque le taux de transformation des visites en achats augmente régulièrement. Il est passé de 39 % en 2004 à 58 % en 2007, selon les données collectées par Guy Raffour. Autre indicateur de confiance : les Français n’hésitent plus à payer en ligne. Ajoutez que 65 % des internautes pensent trouver en ligne des prix plus attractifs que ceux des agences tradition- nelles. Et il faut se rendre à l’évidence : Internet est définitivement entré dans le comportement des amateurs de voyages. Bonne nouvelle cependant, son utilisation n’est pas incompatible avec le recours à une agence de voyage. Une enquête récente du cabinet Raffour, menée auprès de 800 agents de voyages, indique que 83 % de leurs clients semblaient avoir fait un tour sur la toile avant de venir les voir.

Le succès du low cost

L’autre succès notable de ces dernières années est le recours grandissant aux compagnies low cost. Malgré sa démocra-tisation, l’avion (utilisé par 18 % de la population de plus de 15 ans au cours des 12 derniers mois en 2006, selon la DGAC) reste un moyen de transport inégalement utilisé : 58 % de la population ayant un revenu supérieur à 5 300 E l’a utilisé au cours des 12 derniers mois, contre seulement 12 % des revenus inférieurs à 1 200 E. Dans ces conditions, on comprend le succès grandissant remporté par les compagnies low cost. Même si 3 % seulement de la population a voyagé avec des compagnies à bas coûts, c’était à 77 % pour un usage vacances- loisirs et autres raisons personnelles. Les jeunes en sont particulièrement friands, puisque 43 % des voyageurs à bas coûts ont moins de 35 ans, contre 39 % toutes compagnies confondues.

Fidèle à sa réputation

Scruté à la loupe lorsqu’il prépare son voyage, le touriste français est également jugé sur place. Et, il faut bien le reconnaître, la perception qu’en ont les étrangers n’est pas franchement flatteuse, comme le montre l’étude européenne Expedia/TNS publiée début juin. D’après les hôteliers interrogés, les Français râlent et sont prompts à se plaindre, mais pas plus que les Allemands, et bien moins que les Américains. Ils ne doivent guère se montrer courtois, puisqu’ils arrivent en deuxième place du classement des voyageurs les plus impolis, toujours derrière les Américains. On se demande d’ail-leurs comment le touriste français fait pour exprimer son mécontentement, puisqu’il reste le plus hermétique aux langues étrangères.

Tout n’est pas négatif cependant : il s’intéresse aux cuisines locales et, s’il est toujours jugé bruyant, il semble avoir mis une sourdine, puisqu’il re- monte à la quatrième place des touristes européens reconnus comme les plus discrets. Malgré ses défauts, le touriste français n’est pas totalement inconscient des dégâts qu’il inflige à la planète.

Un touriste plus responsable

L’étude TNS Sofres menée dans le cadre de la deuxième édition des Trophées du Tourisme responsable laisse apparaître une rapide évolution dans la prise de conscience de la notion de Tourisme durable. En effet, alors qu’ils n’étaient que 27 % en 2007 à connaître ce concept, ils sont 59 % cette année. Mieux encore, près de neuf voyageurs sur dix se déclarent intéressés par le concept, contre 72 % en 2007. Pour l’heure, cet intérêt n’a guère modifié les pratiques : 2 % seulement des vacanciers avaient pratiqué le tourisme responsable l’an dernier, et ils seront 7 % cette année. Néanmoins, le nombre de voyageurs prêts à se montrer responsables augmente : ils sont 72 % lors de l’enquête 2008, contre 68 % en 2007. Enfin, 65 % des voyageurs français se déclarent prêts à compenser leurs émissions de CO2.

Sous la pression des évolutions démographiques, économiques, voire écologiques, les pratiques et les comportements des touristes, relativement stables ces dernières années, devraient connaître d’importants bouleversements da

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