Coronavirus : les frontières se ferment aux voyageurs en provenance de Chine

Le monde se coupe petit à petit de la Chine afin de tenter d’enrayer l’épidémie du coronavirus. Si les mesures varient d’un pays à l’autre, elles peuvent s’appliquer aux voyageurs chinois comme à ceux qui se sont rendus récemment en Chine, où sévit actuellement l’épidémie.

Alors qu’avec la Mongolie et le Népal, la Russie a fermé ses frontières terrestres avec la Chine, le pays a aussi mis fin à la possibilité pour les Chinois d’entrer sans visa sur son territoire pour faire du tourisme. La Russie a également cessé de délivrer des visas de travail en raison de l’épidémie de pneumonie virale. Des mesures qui visent “à assurer la sécurité du pays, à protéger la santé publique et empêcher la propagation du nouveau coronavirus”, peut-on ainsi lire sur le site internet du gouvernement russe. Le ministère des Affaires étrangères doit expliquer à la Chine que ces mesures sont “dues à des circonstances exceptionnelles et ne sont que provisoires”.

Le Vietnam a également annoncé la suspension des visas de tourisme pour tous les Chinois et les étrangers ayant séjourné en Chine durant les deux dernières semaines. Singapour et la Mongolie ont aussi suspendu l’entrée de l’ensemble des voyageurs en provenance du territoire chinois. L’Australie, la Nouvelle-Zélande ou Israël interdisent également l’entrée sur leur territoire aux étrangers s’étant récemment rendus en Chine. La Papouasie-Nouvelle Guinée a fermé mercredi ses ports et ses aéroports à tous les voyageurs en provenance d’Asie. Les compagnies de croisières membres de la Clia ont aussi décidé d’interdire l’accès à leurs bateaux aux passagers récemment passé par la Chine.

Des mesures contestées

Depuis dimanche, 22h, les autorités américaines interdisent également l’entrée sur le territoire des non Américains s’étant rendus en Chine dans les 14 derniers jours. Pour les ressortissants américains, une quarantaine allant jusqu’à 14 jours sera imposée à ceux qui se sont rendus dans la province de Hubei dans les deux semaines précédentes. Les voyages des Américains en Chine sont par ailleurs déconseillés par Washington. Une situation qui risque d’exacerber les tensions entre les deux pays. Avant même que ne soit annoncées les restrictions pour les voyageurs chinois, Pékin s’en est pris à Washington, qui a recommandé à ses ressortissants de ne pas se rendre en Chine ou de quitter ce pays s’ils s’y trouvaient. “Les mots et les actes de certains responsables américains ne sont ni fondés sur les faits ni appropriés”, a fustigé une porte-parole de la diplomatie chinoise.

L’OMS a décrété jeudi une urgence de santé publique de portée internationale, sans émettre de restrictions de voyage. Alors que de nombreuses compagnies aériennes ont réduit ou suspendu leurs vols vers la Chine, l’OMS a averti jeudi que les restrictions à la circulation des personnes et des biens pendant une urgence de santé publique pourraient s’avérer “inefficaces”, perturber la distribution de l’aide et plomber l’économie des pays touchés.

En Chine, Wuhan et le Hubei sont coupés du monde depuis le 23 janvier. Un cordon sanitaire interdit à quelque 56 millions d’habitants d’en sortir. La ville de Wenzhou, où plus de 265 cas de contamination ont été répertoriés, a également imposé dimanche le confinement de ses 9 millions d’habitants et restreint drastiquement la circulation automobile. Les transports publics sont suspendus ainsi que les autocars longue distance. Wenzhou est distante de 800 kilomètres de Wuhan, l’épicentre de l’épidémie. Selon le dernier bilan, le nouveau coronavirus a provoqué plus de 360 décès. Plus de 17000 infections ont été confirmées.

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