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Coronavirus : quel impact pour le tourisme en France ?

Conséquence des mesures prises pour enrayer l’épidémie de coronavirus, la Chine se coupe petit à petit du monde et l’absence des voyageurs chinois, clientèle très courtisée, pourrait peser sur l’activité touristique de l’Hexagone.

L’inquiétude monte chez les professionnels du tourisme à mesure que l’épidémie de Coronavirus prend de l’ampleur, entraînant de la part des autorités des mesures radicales pour contenir sa propagation. Engagée dans une bataille pour éradiquer l’épidémie, la Chine a recommandé mardi à ses ressortissants de reporter leurs projets de voyages à l’étranger. Depuis plusieurs jours, des dizaines de millions de chinois sont aussi en quarantaine dans plusieurs villes dont Wuhan, foyer de l’épidémie, et Pékin a également suspendu depuis lundi les voyages organisés en Chine et à l’étranger. Alors que les fêtes du Nouvel an chinois sont traditionnellement une période de voyages intense, le tourisme est paralysé, et l’absence de ces voyageurs très courtisés risque de fortement impacter l’industrie. En premier lieu en Asie, mais aussi dans des pays plus éloignés, dont la France, qui a accueilli 2,2 millions de touristes chinois en 2019 selon Atout France. Ces dix dernières années, leur nombre a bondi de 715000 en 2009 à 2,2 millions en 2018 selon Atout France. Quelque 25% des visiteurs chinois voyagent en groupes, et 75% sont des individuels ou des petits groupes. Ils séjournent en moyenne 5,2 nuitées, et leurs destinations préférées sont Paris et l’Ile-de-France.

7% des recettes touristiques de la France

“Si les chinois représentent 2,5% de la fréquentation touristique totale, ils sont encore plus lourd économiquement : avec 4 milliards d’euros de dépenses, ils totalisent 7% de la recette touristique”, souligne Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage. Rien qu’à Paris et dans sa région, les visiteurs chinois ont dépensé 265 millions d’euros dans ce que l’on appelle “les biens durables”, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas consommés sur place, comme un sac à main, un parfum ou un souvenir. Un chiffre qui en fait la clientèle la plus dépensière devant les Américains (246 millions d’euros), les Espagnols (85 millions) et les Japonais (78 millions). Leur budget moyen, hors transport, s’établit à 1042 euros par séjour, selon le CRT, le shopping étant le deuxième poste de dépenses après l’hébergement. Et la période des vacances du Nouvel An chinois su 25 janvier au 8 février, mais aussi les deux semaines suivantes, sont cruciales pour les commerçants : en 2018 et 2019, les ventes détaxées des touristes chinois sur la période ont représenté 10% du total de leurs dépenses annuelles, rapporte l’opérateur de détaxe Planet, qui précise qu’en 2019, le tourisme chinois a représenté 32% de la valeur des ventes détaxées de l’Hexagone.

“On est en basse saison pour l’instant, mais si la situation perdurait – et il y a de très fortes probabilités que ce soit long – l’impact économique sera important, notamment pour l’hôtellerie et le secteur du luxe”, estime Jean-Pierre Mas. D’après les estimations de Planet, dans “le pire des scénarios pour 2020, les pertes pourraient être estimées à 10% des achats détaxés en France, soit 22 millions d’euros”. 

« Forcément, cela va créer un manque d’arrivées de touristes chinois”, même « si février n’est pas un énorme mois”, pense également Christophe Decloux, le directeur du CRT, qui rappelle qu’en 2003, lors de l’épisode du Sras “on a eu une baisse d’arrivées – pour l’ensemble des marchés asiatiques et pas seulement le marché chinois – de plus de 1,7 million de touristes, soit une perte d’environ 200 millions d’euros de chiffre d’affaires”.

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