Concurrence dans le train : les revendeurs indépendants s’énervent
Les revendeurs indépendants de billets de train souhaitent que la France mette en place une réglementation nationale.
Alors que les dirigeants européens réunis à la COP 28 discutent aujourd’hui du transport ferroviaire comme un élément clé d’un avenir plus durable, les distributeurs de Trainline, Omio et Kombo ont appelé hier à une réglementation nationale de la distribution des billets de train. Un vieux serpent de mer pour les observateurs du tourisme.
Kombo, Trainline et Omio estiment que la réglementation nationale actuelle n’est pas suffisante pour corriger les distorsions de concurrence entre les opérateurs ferroviaires et les distributeurs indépendants. Pour eux, « il est désormais urgent de faire évoluer le cadre législatif ».
Parmi les freins qui ralentissent l’innovation et le développement de nouvelles fonctionnalités, les distributeurs indépendants déplorent l’accès incomplet aux données des opérateurs ferroviaires, notamment les prix des billets, les conditions de « service-après-vente » consenties aux voyageurs en cas de retard ou d’annulation, ou même de travaux effectués sur le Réseau Ferré National, susceptibles d’affecter les temps de trajet.
Demande d’un accès réel aux données des opérateurs de train
Les distributeurs de billets indépendants, qui se rémunèrent principalement des commissions reversées par les transporteurs sur chaque billet vendu, déplorent des taux de commission trop faibles (et en baisse ces dernières années) pour couvrir leurs coûts et leurs besoins d’investissements. Le niveau de rémunération menace, ainsi, leurs capacités à innover pour améliorer le service rendu aux voyageurs et accélérer le report modal en faveur du train.
« En Europe, il y a actuellement une prise de conscience de l’asymétrie de pouvoir entre les opérateurs ferroviaires et les plateformes de distribution, explique Alexander Ernert, directeur des relations gouvernementales Europe Trainline […]. Un cadre législatif solide est donc nécessaire pour s’assurer du caractère raisonnable, équitable, transparent, proportionné et non-discriminatoire entre les différents acteurs du secteur ».
Leurs demandes sont simples : un accès en temps réel, actualisé et de qualité aux données de mobilité, un accès effectif aux billets de trains et cartes d’abonnement proposés par les entreprises ferroviaires, un mécanisme de régulation par l’Autorité de la régulation des transports du niveau de commissionnement consenti par l’opérateur ferroviaire.
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