Ce que l’on veut pour la France
S'il est un débat que l'on aime tout particulièrement remettre sur la table, et ce à échéance plus au moins régulière, c'est celui concernant les chiffres de la fréquentation touristique sur notre territoire.
Car, si le sujet est un marronnier des médias généralistes, notamment en période estivale, les professionnels du tourisme apprécient quant à eux débattre de la véracité des données qui permettent de placer la France sur la première marche du podium des destinations internationales.
Cette posture permet tout d'abord de nous livrer à notre sport national, à savoir l'autoflagellation, et de dire que nos voisins font (encore) mieux que nous. Ensuite, si beaucoup s'accordent à considérer que nous manquons d'un outil statistique performant qui délivrerait chaque année un comptage au plus près de la réalité de la fréquentation touristique, vient se superposer la question des recettes générées par le secteur. Et là, c'est avéré, la France peut mieux faire. Enfin, ajoutons une autre question à ce débat, à savoir quel tourisme voulons-nous pour la France ? Car, n'étant pas à une contradiction près, les Français voudraient voir autant de touristes séjourner et dépenser en France qu'en Espagne mais pas transformer notre littoral en Costa Brava, ou accueillir des Chinois férus de shopping mais pas en cohorte surtout quand on est en même temps qu'eux aux Galeries Lafayette.
Comme chacun le sait, les touristes c'est bien, mais surtout ailleurs. En réalité, ce qui est en train d'advenir en France, c'est la raréfaction de l'offre touristique milieu de gamme. Ce segment n'intéressant plus grand monde, opérateurs comme investisseurs, c'est la clientèle à haute contribution qui focalise les esprits et les projets, comme en témoigne la montée en gamme de l'offre hôtelière, notamment en zone urbaine et à Paris. C'est un choix stratégique qu'il nous faut assumer, et ce quelle que soit la réalité des chiffres de fréquentation.
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