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Quand Amadeus partage ses difficultés de recrutement

C’est un signal encourageant. Le groupe technologique réembauche depuis quelques mois, non sans difficultés d’ailleurs.

Le secteur du voyage reprend de la vigueur. En témoignent les résultats d’Amadeus. Après deux années compliquées à cause de la crise sanitaire, le fournisseur technologique affiche au premier semestre 2022 un chiffre d’affaires mondial de 2,01 milliards d’euros, soit 74,3% du chiffre d’affaires enregistré sur la même période de 2019. Ce qui lui permet d’enregistrer un bénéfice net de 318,5 millions d’euro, après une perte de 130 millions d’euros à l’issue du premier semestre 2021.

« Nous restons prudents, relève Bertrand Poey, directeur général d’Amadeus pour le marché français. Mais nous notons une accélération de la reprise au deuxième trimestre, qui s’est confirmée cet été. » Y compris sur le marché français. Une embellie qu’il faut néanmoins relativiser. Fin 2022, les compagnies aériennes devraient offrir 75% des capacités de 2019, au niveau mondial, pour remonter à 95% un an plus tard.

400 recrutements prévus en 2022

Confiant dans l’avenir, Amadeus recompose ses équipes depuis plusieurs mois, principalement sur des métiers R&D. « Nous avons annoncé au Sommet d’Emmanuel Macron à Versailles 400 recrutements en 2022, principalement à Sophia Antipolis », souligne Denis Lacroix, président d’Amadeus SAS. « Nous sommes relativement confiants, pour pensons y arriver », indique-t-il.

Désormais, salariés et candidats à l’embauche demandent au groupe madrilène des engagements forts, notamment en matière de RSE. Denis Lacroix note, lors des entretiens de recrutement, un niveau accru d’exigences. « Avant, nous vendions Amadeus, la mer et la montagne » de Sophia Antipolis, s’amuse-t-il. Des arguments qui ne suffisent plus. « Aujourd’hui, il faut que nous puissions nous justifier. Les candidats nous questionnent sur le télétravail et – sachant que nous sommes liés au transport aérien – nos engagements concernant l’environnement. C’est tout juste si ce n’est pas le salarié qui nous recrute (rires). Nous sommes obligés de nous vendre. »

Nouveau turnover

D’autant que le groupe recrute sur des fonctions où la compétition est très forte. Pléthore d’entreprises de tout secteur d’activité sont en mal de développeurs et autres ingénieurs.

« Il n’a jamais été facile de recruter des ingénieurs en informatique. Avant la crise Covid, les choses se sont tendues. Principalement parce que des licornes parisiennes, comme Doctolib, visent la même population. » Aujourd’hui, Sophia Antipolis, qui compte 4200 employés (avec le site de Villeneuve-Loubet), prévoit de poursuivre les recrutements en 2023.

« Le développement du télétravail a induit un nouveau turnover, ajoute le président d’Amadeus SAS. Des employés, tout en restant à Antibes, rejoignent de grands acteurs de la tech comme Google à Zurich ou Facebook à Londres. « Nous sommes en concurrence avec des groupes technologiques basés à l’étranger. » 

Vers un budget R&D proche de 2019

Côté investissements, le groupe dédié à la gestion informatisée des réservations de voyages reprend un rythme pré-pandémique. « Nous avons dépensé 780 millions d’euros en R&D en 2021, contre environ un milliard d’euros en 2019, précise Denis Lacroix. Nous sommes quasiment revenus aux niveaux d’investissement au 2d trimestre. Ce qui démontre notre confiance dans le futur. »

Les investissements sont notamment pointés vers la norme NDC. « D’un point de vue technique, c’est quasiment une refonte du GDS. » D’autres sujets d’importance sont dans la feuille de route du fournisseur technologique comme la migration d’ici 2025 des données vers le Cloud de Microsoft. Pourquoi aller dans le Cloud, plutôt que de stocker les données dans les serveurs installés dans la ville bavaroise d’Erding (Allemagne) ? Pour des questions technologiques et à la demande de certains clients, répond l’entreprise.

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Trésor de guerre

« Au second trimestre 2020, on avait perdu 80% de notre chiffre d’affaires, a rappelé Denis Lacroix, président d’Amadeus SAS. Mais nous avions la chance d’avoir des liquidités. Au pire de la crise, nous disposions de 3,5 milliards de liquidités. Si l’entreprise perdait de l’argent, elle n’a jamais été menacée dans son existence. Nous avons toutefois réduit la voilure avec en France un Plan de départ volontaire sur 300 à 350 personnes. »

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