Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

A Marseille, la promotion touristique divise la mairie et l’Office de tourisme

Craignant « une très forte fréquentation voire une situation de surfréquentation » touristique à Marseille cet été, la municipalité a appelé mercredi à réduire la promotion de la ville. Affichant ainsi son « désaccord profond » avec l’Office du tourisme de la métropole.

La promotion touristique, qui dépasse souvent tout clivage politique, devient un sujet de débat à Marseille : la mairie de la ville craint une arrivée massive de touristes cet été, et voudrait « amplifier les moyens dévolus à l’accueil des touristes et réduire ceux dévolus à la promotion de la ville », selon l’adjoint au maire au Tourisme durable, Laurent Lhardit. Une volonté qui s’oppose à celle des institutionnels locaux du tourisme, qui ont financé une campagne d’envergure pour doper la fréquentation de la région Provence Alpes Côte d’Azur en 2021.

Laurent Lhardit a regretté lors d’une visioconférence que l’office métropolitain du tourisme (OMT) ait prévu de dédier « plus d’un million d’euros à des opérations de publicité ou pour des salons » afin de vendre la destination marseillaise. Pour la municipalité, dirigée depuis juin par le Printemps Marseillais, large alliance de la gauche et des écologistes, après 25 ans de règne du maire LR Jean-Claude Gaudin, la priorité devrait être mise sur l’accueil et l’information des touristes.

« Il ne s’agit pas de limiter l’accès à Marseille »

« Il ne s’agit pas de limiter l’accès à Marseille mais de diversifier les lieux d’accueil », poursuit Laurent Lhardit, estimant à « une centaine » le nombre d’agents qu’il faudrait former et recruter. Répondant à ces critiques, le président de l’OMT, Marc Thepot, précise que « la stratégie de l’Office visait seulement à promouvoir la destination Marseille sur les ailes de saison, et notamment sur le mois de septembre ».

Et face à ce problème de la surfréquentation des mois de juillet et août, l’OMT « a développé des parcours touristiques alternatifs dans la ville, pour éviter les sempiternels sites de Notre-Dame de la Garde et des Goudes », le dernier quartier au sud de Marseille, à l’entrée des calanques, insiste Marc Thepot. Celui-ci a en outre déploré que « les six élus du Printemps Marseillais mènent une politique de la chaise vide » au conseil de l’Office.

« Des points chauds qu’il faudrait tiédir »

S’attendant à « une fréquentation équivalente voire supérieure » à celle de l’été 2020, quand Marseille avait largement bénéficié d’un tourisme franco-français en raison de l’épidémie de Covid-19, la municipalité espère détourner les visiteurs des calanques ou de la « Bonne Mère », « ces points chauds qu’il faudrait tiédir », selon Laurent Lhardit. Courant mai, la ville va ainsi présenter un projet, baptisé « L’Eté marseillais », qui détaillera des mesures destinées à gérer cet afflux saisonnier. Si depuis le 1er janvier l’OMT est géré par la métropole Aix-Marseille-Provence et non plus la ville, « c’est bien la ville qui reste l’autorité organisatrice de la saison touristique à Marseille », affirme l’élu.

Face à la surfréquentation touristique, le Parc national des calanques, qui inclut plusieurs des calanques de Marseille, a déjà entamé cette année une cure de « démarketing », afin notamment d’encourager les visiteurs à aller voir d’autres espaces naturels proches.

A lire aussi :

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique