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Suite au séisme, peut-on voyager au Maroc ?

De nombreux Français ont réservé un séjour au Maroc, pour un départ dans les prochains jours ou prochaines semaines. La destination reprenait des couleurs depuis quelques mois, après avoir vécu une profonde crise à cause de la pandémie.

Pros du voyage comme voyageurs sont toujours sous le choc, plus de 48 heures après le séisme qui a fait plus de 2000 morts (dont 4 Français) au Maroc, selon un bilan provisoire.

Dans ce contexte dramatique, comment gérer les prochains départs de vacanciers français ? Cette question, voyagistes et agences se la posent depuis les premières heures de samedi. Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères aussi. Après avoir un temps conseillé, « dans la mesure du possible », de reporter les déplacements vers Marrakech et dans les zones affectées par le tremblement de terre, le quai d’Orsay a fait volte-face. Désormais, il se contente de préciser que le territoire marocain reste ouvert. « La plupart des vols à destination et au départ du Maroc sont maintenus, explique-t-il dans une dernière minute publiée dimanche. Il convient néanmoins de le vérifier auprès de sa compagnie aérienne. »

Des reports sans frais ?

Compte tenu du séisme, de ses conséquences tragiques sur place et de la peur d’éventuelles répliques, certains voyageurs ont ou vont demander soit un report soit une annulation. Très réactif, le Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto) a dès samedi matin émis de premièrs recommandations. Appelant les 70 voyagistes membres à « la plus grande souplesse commerciale » pour les départs prévus entre samedi et lundi 11 septembre 2023 inclus. Le syndicat compte émettre aujourd’hui de nouvelles recommandations.

Certains TO font preuve de souplesse, comme Boomerang. Les clients au départ de la France peuvent partir comme prévu, explique le voyagiste. « Cependant, nous comprenons que certains d’entre eux pourraient ressentir de l’inquiétude suite à cet événement. C’est pourquoi, pour les départs jusqu’au lundi 18 septembre inclus, nous proposons aux clients qui ne souhaitent pas se rendre au Maroc de reporter leur voyage dans les prochains six mois ou de changer de destination. »

Privilégier la concertation, selon Emmanuelle Llop

Que dit le Code du tourisme ? Au regard du séisme au Maroc, le client peut-il demander une annulation ou un report sans frais ? « Ici la question est toujours la même, répond Emmanuelle Llop, avocate au sein du cabinet Equinoxe Avocats. Les services prévus au forfait se trouvent-ils impactés c’est-à-dire est-ce que les circonstances sont exceptionnelles et inévitables, justifiant une annulation sans frais à l’initiative du client ou du professionnel ?»

En théorie, si les vols sont maintenus et les hôtels opérationnels comme c’est le cas au Maroc, le voyageur qui souhaite annuler devra accepter les frais prévus au contrat. En théorie, bien entendu… « Il est alors possible que toute la chaîne – agence, TO, réceptifs voire compagnies aériennes – s’entende pour reporter les voyages, plutôt que de facturer des frais d’annulation » prévus au contrat, ajoute Emmanuelle Llop.

Encore faut-il que les compagnies aériennes jouent le jeu… Air France, Royal Air Maroc et Transavia acceptent, dans certaines conditions et pour quelques jours, des reports sans frais. Ce qui n’est pas le cas de certaines low cost, d’où la colère du Seto, dans une lettre ouverte à leur attention, publiée ce 11 septembre. « Nous refusons de mettre nos clients dans des positions inconfortables de voyeurisme face au drame. Restons pragmatiques et nous n’oublions pas que ces pays et leurs habitants dépendent des retombées économiques du tourisme. Mais soyons réalistes et raisonnables : certes les infrastructures aéroportuaires et hôtelières fonctionnent, mais la priorité et notre responsabilité collective n’est-elle pas ailleurs ? Proposer des reports assortis de contraintes tant dans la durée que dans leurs modalités apparaît bien mesquin. »

6000 clients de TO sur place

« Il faut privilégier la concertation entre voyagistes, agences de voyages, réceptifs et transporteurs », ajoute Emmanuelle Llop. En parallèle, les professionnels du voyage doivent aussi « surveiller les informations émanant des autorités et des réceptifs » pour bien informer les clients qui doivent partir, ajoute-t-elle.

Selon Hervé Tilmont, directeur général du Seto, environ 6000 clients ayant acheté des voyages à forfait étaient sur place le week-end dernier. A ces voyageurs s’ajoutent ceux qui achètent des billets d’avion seuls, ou avec un hébergement réservé sur une plateforme digitale.

Si des clients redoutent des répliques et souhaitent un retour anticipé, c’est en théorie à leurs frais si l’hôtel peut les recevoir dans de bonnes conditions, confirme Emmanuelle Llop. Sauf dispositions particulières décidées suite à des échanges avec son agence/TO/réceptif, d’où encore une fois l’importance de la concertation.

Voyagistes, réceptifs et autres prestataire du tourisme adaptent leurs programmes le cas échéant. TUI France a ainsi annulé toutes les excursions à Marrakech et Agadir les 9 et 10 septembre. Et ce « dans le but de ne pas gêner les interventions des secours en cours et pour montrer notre respect et soutien au Maroc dans cette terrible catastrophe », explique un communiqué.

Un secteur vital

Le tourisme représentait 7% du PIB au Maroc en 2019, avant la crise du Covid-19. La pandémie a fortement affaibli tout son écosystème du secteur au Maroc. « Le Maroc se languit de ses touristes, écrivait notre journaliste Stéphane Jaladis en 2021. Le choc est d’autant plus brutal que le royaume chérifien avait battu des records en 2019 avec 13 millions de touristes (dont 3,8 millions de Français). »

Depuis quelques mois seulement, la destination reprenait des couleurs. Elle se positionnait au septième rang des pays les plus vendus au mois d’août, dans les agences en ligne et traditionnelles selon le baromètre Orchestra pour L’Echo touristique.

« J’espère que cela ne va pas toucher le tourisme là-bas a déclaré ce matin sur France Info l’humoriste français Élie Semoun, d’origine marocaine. Incitant au passage à faire des dons pour venir en aide au peuple marocain. Le Secours Populaire, la Fondation de France et la Croix Rouge ont fait appel à la générosité des citoyens suite au séisme. Des ONG sont déjà à pied d’œuvre sur place.

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4 commentaires
  1. COLIN NATHALIE dit

    Nous partons demain pour Marrakech
    C’est encore plus important de les soutenir, nous n’allons pas pour le voyeurismemais bien pour les soutenir et pour les aider à se relever, volontaire aussi pour soigner les blessés et simplement les ecouter

  2. HUGEUX dit

    Nous nous y rendrons forcés le 18 septembre car le voyagiste faisant beaucoup de publicité à la télé (pour ne pas le nommer) ne veut pas d’un report ni d’une annulation. Nous avons essayé mais plus jamais. Nous réserverons, comme d’habitude, avec le Club Med qui est très réactif.

  3. Navarro dit

    Moi je dois partir pour début octobre, je maintiens mon voyage à Marrakech. Ils on besoin de nous, c’est leur principale activité. Au pire, je ferai un voyage humanitaire. Au contraire. Ce sont les vraies valeurs de la vie.

  4. Poulin dit

    J’ai réservé mon voyage le 4 septembre pour aller au Maroc et je ne vais pas annuler car ils ont besoin de nous
    Par exemple le chauffeur de taxi qui a de la famille qui a été touchée par le séisme sera content d’être payé pour aider les siens
    Et là je lui donnerai plus avec plaisir
    Je n’ai malheureusement pas confiance dans les associations
    Donc je ferai ce que je peux sur place

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