Un collectif d’agences en ligne contre Air France
Sept agences françaises de voyages en ligne ont signé une lettre adressée le 8 juillet à Christian Boireau, directeur général d’Air France, pour protester contre certains points du protocole d’accord récemment signé par la compagnie aérienne et le Snav.
«Nous avons eu confirmation des grandes lignes de cet accord, en particulier, le fait que la commission de base de nos ventes réalisées par Internet passerait de 7 à 4%, est-il indiqué. Nous considérons cette décision unilatérale peu commerciale, sur la forme. Elle est discriminatoire et illégale, sur le fond.» Les agences poussent un peu plus loin leur raisonnement, en affirmant que cette décision «a pour objet de tuer nos entreprises» et de favoriser le développement français d’Opodo, le site créé et financé par neuf compagnies aériennes dont Air France.
La lettre laisse planer la menace d’une éventuelle plainte: «Nous avons d’ores et déjà soumis ce dossier à nos conseillers juridiques respectifs pour initier tout recours, tant au niveau français qu’européen, si cette mesure devait se confirmer.» Le collectif compte déposer une plainte, au niveau français ou européen, si la compagnie ne fait pas marche arrière, confirme Olivier Kervella, directeur général d’Anyway. Son ambition: être sur un pied d’égalité avec le reste de la profession, avec une commission de 7%.
Les co-signataires sont les patrons de Anyway, Ebookers, Expedia, Go Voyages, Karavel-Promovacances, Lastminute.com-Degriftour et Travelprice. Air France représente une partie minoritaire de leurs ventes, mais sa politique commerciale à l’égard des ventes Internet pourrait se répandre comme une traînée de poudre, chez d’autres compagnies aériennes.
Certains distributeurs très présents sur le web ne s’associent pas à la cause du collectif. C’est notamment le cas de Nouvelles Frontières. Le spécialiste du voyage d’affaires egencia, déjà rompu aux frais de service, est pour sa part favorable à la commission 0, mais pour tous. Linda Lainé