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Tourisme responsable : Voyages d’Exception, premier acteur des croisières labellisé ATR

Labellisation, RH, partenaires… : Lionel Rabiet partage sa stratégie et sa vision « développement durable », dans une interview à L’Echo touristique.

L’Echo touristique : Voyages d’Exception a récemment obtenu le label d’Agir pour un tourisme responsable (ATR). Comment et pourquoi ?

Lionel Rabiet : Voyages d’Exception est membre d’ATR depuis 2019. Et nous devenons la 16e entreprise membre à obtenir le label, et le premier opérateur de croisières.

Cette labellisation s’inscrit dans le cadre d’une politique environnementale plus globale. Je suis convaincu que le tourisme responsable, c’est l’avenir. Ce qui répond, de surcroît, aux attentes de mes salariés, notamment les jeunes. Tout le monde a envie de travailler dans une entreprise engagée, même si rien n’est pas parfait. Je pense également que les voyageurs sont demandeurs, même s’ils ne l’expriment pas forcément. Pour toutes ces raisons, je me suis d’ailleurs engagé au niveau des Entreprises du Voyage, comme responsable de la commission Tourisme responsable. Avec Valérie Boned (présidente des EdV, Ndlr), nous voulons avancer dans ce domaine, avec tous les professionnels.

Qu’a-t-il fallu changer ou adapter pour obtenir le label ?

Lionel Rabiet : C’est un long processus, de 6 à 8 mois. Ecocert mène un audit. Il faut respecter certains critères obligatoires, et en atteindre d’autres dans un délai d’un ou deux ans. Courant août, nous avons obtenu le label. Tout repose sur des documents à fournir, et une visite in situ : une inspectrice a passé une journée dans nos locaux pour poser des questions à l’équipe de Voyages d’Exception et à moi-même, afin de vérifier la sincérité de l’engagement de la direction. Cette méthode confirme la solidité du label. A titre de comparaison, le label Travelife, que nous avons entrepris d’obtenir, s’appuie uniquement sur du déclaratif en ligne. 

Et pour les salariés, que faîtes-vous ?

Lionel Rabiet : Chez nous, Valérie Gregori porte et incarne tous ces sujets. C’est aussi la responsable Transports de Voyages d’Exception. En 2024, tous mes salariés auront suivi une formation tourisme responsable, comme la fresque du climat ou du tourisme. Plus de la moitié d’entre eux l’ont déjà fait. 

Nous avons fait appel à l’entreprise Greentripper, pour qu’elle nous aide à calculer l’empreinte carbone sur la partie « croisière » des voyages.

Dans votre démarche globale, qu’est-ce qui est le plus complexe ?

Lionel Rabiet : Le volet « partenariats ». Le tourisme responsable doit faire partie des contrats signés avec les armateurs. Ce n’est pas toujours simple. Certains interlocuteurs de la croisière ne savent pas trop comment aborder le sujet. Nous, nous voulons absorber 100% des émissions de CO2. Or dans la croisière, il n’existe pas de calculateur spécifique. Nous avons fait appel à l’entreprise Greentripper, pour qu’elle nous aide à calculer l’empreinte carbone sur la partie « croisière » des voyages. Nous le faisons depuis le 1er septembre sur le volet aérien, en nous basant sur les calculs de l’Ademe, qui inclut les traînées. Par ailleurs, nous avons rejoint le fonds Setosphere, ce qui représentera à terme une enveloppe de quelques dizaines de milliers d’euros sur une base annuelle.

Vous calculez, et absorbez vos émissions de CO2. Vous engagez-vous aussi à réduire les émissions de CO2 ?

Lionel Rabiet : Oui, nous travaillons aussi sur le sujet au sein de mon équipe de 30 salariés. J’ai par exemple interdit tous les voyages en avion en France : le train est obligatoire. Nous essayons aussi d’optimiser d’autres postes comme le chauffage. Sans remettre en cause notre métier, nous envisageons, quand c’est possible, des pré-acheminements en train. Pour Marseille, Amsterdam, Londres, nous imposons d’emblée le train, même si c’est parfois plus cher. Nous développons par ailleurs des circuits basés sur des parcours ferroviaires (hors croisières, Ndlr), en Inde comme en Suisse.

Plus globalement, dans la mesure où 80% de vos ventes proviennent des croisières, comment gérez-vous le Cruise Bashing ?

Lionel Rabiet : Ce que nous vendons, ce sont des croisières très variées, qui représentent 80% de nos ventes. 20% d’entre elles se déroulent à bord d’unités de moins de 25 cabines. Sachant qu’il y a des enjeux écologiques sur les petits bateaux – non exposés à la critique sur le surtourisme – comme sur les gros. 30% des croisières concernent des bateaux de 500 à 1000 cabines. Un tiers, des croisières fluviales. Et en aucun de nos clients ne nous critique, en tant que PME. Les patrons de Costa et de MSC Croisières répondent aux critiques, et ils agissent.

C’est un sujet qui me touche beaucoup. Au-delà de la labellisation et de notre politique carbone responsable – réduire quand on peut et absorber -, nous investissons dans une association qui œuvre pour la sauvegarde de la biodiversité. Depuis le 1er octobre, nous invitons nos clients à ne plus recevoir leurs carnets de voyages physiques. En échange, nous reversons 10 euros à Monteverde Costa Rica. Parce que la biodiversité est importante, nous soutenons aussi l’association de sauvegarde des mammifères sauvages Erina, dans le Limousin.

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