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Thomas Cook joue avec la ligne

Légale ou non, la surcom de 1,5 % demandée par TC à ses fournisseurs ? Certains disent vouloir trancher la question devant un tribunal. Mais pour le moment, seule la colère unit les TO visés.

«Ecoeurés, édifiés, scandalisés », les TO fournisseurs de Thomas Cook n’en sont toujours pas revenus d’avoir été « volés, racketés » par un partenaire « aux méthodes de voyou ». « C’est inacceptable », déclarent-t-ils tous à l’unisson évoquant le prélèvement de 1,5 % HT opéré fin août, hors contrat, sur le chiffre d’affaires des ventes réalisées à fin juillet pour « surcoût de commercialisation ». « Nous découvrons avec surprise que la signature de Thomas Cook ne vaut rien », remarque Antoine Cachin, président du directoire de Fram qui comme ses confrères réfléchit à la suite à donner. Une chose est sûre, les TO concernés, et tous les fournisseurs de Thomas Cook – à l’exception de Disney, Costa, MSC et du Club Med qui n’ont ni reçu de courrier ni été ponctionnés sans doute parce que positionnés sur des segments de marché où TC ne dispose pas de produits maison substituables – n’ont pas l’intention de se laisser faire.

UNE AMBIANCE PLUS QUE DÉLÉTÈRE…

« Nous avons renvoyé aussi sec un recommandé en demandant un remboursement dans les meilleurs délais des sommes indûment prélevées », explique ce directeur commercial. Sans réponse à ce jour. « Cela va finir au contentieux », prévient un patron de TO « décidé à aller récupérer son argent coûte que coûte ». « Nous nous réunissons en comité exécutif du Ceto le 8 septembre. La question sera évoquée », affirme un autre. Avec toutefois une interrogation qui vaut son pesant d’activité future avec Thomas Cook : jusqu’où les voyagistes sont-ils prêts à aller ou plutôt jusqu’où peuvent-ils aller ? Seul Patrice Caradec, président de Transat France, s’exprime franco sur le sujet. « Pour Look Voyages, jusqu’à la rupture du contrat, puisque nous estimons que Thomas Cook n’en a unilatéralement pas respecté les clauses ». « Si les voyagistes souhaitent rentrer dans un bras de fer, l’abus de position dominante pourrait être invoqué », confirme Emmanuelle Llop, avocat à la Cour (Clyde&Co), le code du commerce définissant l’abus de position dominante par « la rupture de relations commerciales établies, au seul motif que le partenaire refuse de se soumettre à des conditions commerciales injustifiées ». Reste que tous les TO ne pourront pas se le permettre. « Thomas Cook ne représente que 3 % des ventes de Look », reconnaît Patrice Caradec. « Si on me demande si Thomas Cook et nous pouvons vivre l’un sans l’autre, je réponds oui », remarque un spécialiste, mais ce sera du perdant-perdant, déplore-t-il rappelant que si le réseau intégré réalise encore 50 % de ses ventes avec les TO extérieurs (65 % dans le réseau franchisé), pour la plupart d’entre eux, TC France reste leur premier, voire leur deuxième distributeur. Thomas Cook représente ainsi 5 à 7 % des ventes de Fram mais près de 20 % des ventes de Donatello, un chiffre sans doute similaire pour Kuoni (l’un et l’autre sont TO prioritaires du réseau), Asia se dit plus près des 15 %. « TC est notre deuxième client derrière AS », note Jean-Paul Chantraine, PDG d’Asia « mais toujours le premier si on considère Afat et Selectour comme deux marques différentes. Et c’est le cas pour beaucoup d’entre nous ». L’équation n’est donc pas simple. « Il y a des TO dont Thomas Cook peut se passer, mais d’autres pas », tempère un responsable de réseau. « Se replier sur sa production maison est un jeu dangereux. Il suffit de regarder la situation de NF ». Alors que TC annonce une réorganisation de sa direction commerciale (voir ci-dessous), ils espèrent un geste d’apaisement à moins que n’arrive le deuxième prélèvement annoncé sur les ventes d’août. Ambiance…

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