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Thomas Juin (UAF) : « La reconquête de la connectivité aérienne » sera le nerf de la guerre

Quels sont les enjeux de la reprise ? L’Union des Aéroports Français a livré sa propre réponse ce matin, tout en présentant les chiffres clés d’une année 2020 plombée par la pandémie.

Après la présentation de chiffres catastrophiques (lire plus bas), Thomas Juin, le président de l’Union des Aéroports Français (l’UAF), a dressé les défis de l’écosystème aéroportuaire. « Les aéroports ont des charges fixes qui représentent 80% de leurs coûts, tandis que certaines compagnies ont jusqu’à 70% de leurs charges qui sont variables », a-t-il rappelé.

La sécurité fait partie des postes majeurs de dépenses, et représente plus d’un milliard d’euros par an pour l’ensemble des plateformes tricolores. Elle est en partie financée par une taxe aéroport désormais quasi nulle à cause de la crise. « En revanche, le coût est toujours là », rappelle Thomas Juin. « Nous avons obtenu 300 millions d’euros en 2020, et 250 millions d’euros en 2021. Mais ce sont des avances, ce qui n’est pas idéal ».

L’enjeu majeur est donc désormais de relancer l’industrie du voyage sur le territoire français. « Nous sommes désormais plus optimistes, en tout cas plus qu’il y a quelques mois. Le certificat vert numérique voulu par l’Union européenne est l’outil que l’on attend pour que les gouvernements s’accordent. »

La guerre de la reconquête a déjà commencé

Il faut aussi « que la France se positionne et envoie des signaux à sa filière touristique et explique aux voyageurs qu’ils pourront voyager sans quarantaine. » Thomas Juin a cité l’exemple de la Grande-Bretagne ou encore de la Grèce, soulignant le fait qu’il « y a eu des réservations » importantes à chaque fois. Le nerf de la guerre sera la connectivité aérienne de l’Hexagone. « Elle est en déclin. Il faut faire une reconquête. Les aéroports vont devoir attirer les compagnies. Cela va prendre au moins deux ans. »

Cette période de reconquête sera extrêmement importante puisque le secteur aérien subit actuellement une attrition de l’offre globale, et notamment des flottes. Les compagnies vont être plus sélectives dans le choix des aéroports, et se positionner sur les lignes les plus rémunératrices. « Celles avec le plus de trafic mais aussi celles où le coût de toucher est moindre ».

Les écarts de fiscalité vont donc avoir une incidence importante sur les marges. « Le gouvernement doit y être très attentif en étant incitatif. La compétition a déjà démarré. La Grande-Bretagne a amorcé une baisse de ses taxes. » La bataille concurrentielle va commencer en Europe, selon le président. « Pour le long-courrier, ce sera plus long. Et le modèle qui risque de s’imposer fortement c’est le low-cost. Pour rappel, entre 2009 et 2019, 86% de la croissance des aéroports résulte des low cost… »

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