Starburst : cet accélérateur qui fait décoller l’aviation et le spatial
C’est un accélérateur d’envergure internationale, qui participe avec ses start-up au rayonnement de la France.
« Nous investissons dans des projets de l’aviation et du spatial », explique François Chopard, DG-fondateur de Starburst. « Cet été, le tourisme spatial était à l’honneur, mais il reste une niche, potentiellement porteuse d’avenir. A quand des billets vendus par Auchan pour aller dans l’espace ? », s’amuse-t-il. Pas pour tout de suite, admet-il. Les billets de Virgin Galactic s’envolent aujourd’hui pour quelques centaines de milliers d’euros, à titre d’exemple.
L’accélérateur Starburst se positionne aussi dans un domaine moins élitiste, « l’aviation de demain ». « Nous accompagnons des projets en France qui développent des avions de 5 à 20 places avec des nouvelles technologies propulsives, pour faire revivre l’aviation régionale », ajoute cet ingénieur de Supélec. Il s’agit notamment de sociétés d’air-taxis pour des trajets Rennes-Bordeaux à la demande.
Les jeunes pousses accompagnées par les équipes de François Chopard sont souvent basées en France, mais pas toujours. « Nous avons investi dans une start-up californienne Surf Air, basée à Palo Alto et en Grande-Bretagne, qui a déjà fait voler un avion à l’hydrogène, indique-t-il. Pour des petits avions, des vols commerciaux sont envisageables à un horizon de 1 à 2 ans. »
Le programme Blast sur orbite
De Los Angeles à Paris en passant par Tel Aviv, Starburst dispose de huit bureaux dans le monde. Depuis sa création, l’organisme a accéléré plus de 60 start-up, et prend des parts dans chaque entreprise qu’il soutient.
« Nous sommes soutenus par les pouvoirs publics, le Centre national d’études spatiales, du ministère de la Défense, des industriels. Ce qui n’était pas le cas il y a 5 ans. »
Cette année a été lancé le programme français d’accélération Blast, destiné à soutenir 20 projets « DeepTech » par an dans l’aéronautique, le spatial et la défense. C’est un programme mené par Starburst, en collaboration avec l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (Onera), la SATT Paris-Saclay et l’École Polytechnique. Avec une ambition forte : faire émerger une licorne dans ce domaine, et aider d’ailleurs au montage de levées de fonds d’amorçage de 2 à 3 millions d’euros. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, lui, rêve d’un « SpaceX en 2026 ». Et donc, d’un Elon Musk, désigné personnalité de l’année par Time Magazine…
Quel financement ?
Les start-up issues de Starburst nécessitent souvent des montages financiers très conséquents. Reste à savoir si elles trouveront les capitaux en France ou même en Europe, admet François Chopard. Si elles pourront à long terme résister à des sources de financement venues d’Amérique ou d’Asie. L’entreprise californienne Momentus, que l’accélérateur a accompagnée, est entrée en Bourse à New York. Sa valorisation atteint quelques centaines de millions d’euros.
« Le financement reste difficile, mais les nouvelles techniques de propulsion sont à l’honneur. Les Etats-Unis restent le pays du financement des DeepTech. Il faut aller prendre l’argent là où il est. S’attacher à une nationalité me paraît illusoire. Le fait que nous ne parvenions pas à tout financer en France est un fait, même si de nouveaux investisseurs émergent. »
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