Saint-André

Avec leurs fougères géantes, leurs troncs moussus et leurs ravines tapissées d’orchidées, les forêts se donnent des airs de jungle. L’Est qui reçoit de plein fouet les alizés, est le domaine des fleurs et des senteurs. La nature a repris ses droits sur les pentes carbonisées par les coulées de lave noire qui témoignent des colères successives du volcan. A Sainte-Rose, elles se sont arrêtées à la porte de l’église de Notre-Dame-des-Laves. La route se faufile entre les champs de canne jusqu’à Sainte-Anne, ses cases colorées et son église au décor de théâtre emprunté à celui des temples tamouls qui fleurissent la région. A l’heure de l’office, les capelines de paille des mamas créoles voisinent avec les saris colorés des Indiennes. Des effluves poivrés embaument Saint-André, dont la devise Plusieurs races, un seul coeur, symbolise le métissage de l’île. C’est ici que pousse la vanille, accrochée aux troncs des palmiers. L’orchidée dévoile tous ses mystères à la Maison de la vanille. On y apprend comment sa culture fit la renommée de l’île Bourbon après qu’un esclave ingénieux, Edmond Albius résolut la délicate question de sa fécondation.