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René-Marc Chikli (Seto) : « Nous voulons montrer que Marrakech va bien »

Un peu plus de deux mois après le tremblement de terre qui a secoué le Maroc, les professionnels du tourisme se sont rendus à Marrakech pour prendre le pouls de la destination, à l’invitation de l’ONMT et du Seto.

« Nous avons fait un mois de septembre encore meilleur qu’en 2019 », indique Jihad Chakib en traversant au pas de charge Jemaa el-Fna. Deux mois après le séisme qui a secoué le Maroc et après avoir craint le pire pour l’activité touristique, le directeur de l’Office du tourisme du Maroc en France a de nouveau le sourire.

La célèbre place, quant à elle, a rapidement retrouvé son animation habituelle. Comme chaque soir, les fumées s’élèvent des braseros, les dresseurs de singes et de serpents captivent les passants, les porteurs d’eau négocient quelques dirhams en échange d’une photo. Dans la médina, les touristes se pressent dans les souks esquivant les mobylettes et les carrioles des marchands. Les restaurants font le plein.

La vie a repris son cours à Marrakech : c’est le message que s’efforce de passer l’ONMT depuis le tremblement de terre. A l’invitation du Seto et de l’ONMT, une délégation composée de professionnels du tourisme – dirigeants de TO, patrons de grands réseaux de distribution – et de journalistes français se sont rendus sur place les 9 et 10 novembre pour prendre le pouls de la destination.

L’enjeu : éviter « la double peine » pour qu’à la catastrophe ne s’ajoute pas une nouvelle crise économique, le Maroc vivant en grande partie du tourisme. Le tourisme représente 7% du PIB à l’’échelle du pays, et bien plus dans les régions les plus fréquentées. Autre objectif de ce voyage : continuer de développer la destination sur le marché français, tout en mettant en avant d’autres facettes de son offre. « Notre ambition est de renforcer notre position historique auprès de ce marché stratégique qui représente près de 35% des recettes totales de notre industrie touristique », indique ainsi Adel El Fakir, le directeur général de l’ONMT.

« Nous avons renoué avec le trafic habituel »

Le rendez-vous avait été annoncé officiellement lors de la conférence de soutien au Maroc organisée début octobre dans le cadre de l’IFTM. « On le sait, dans de telles circonstances, 80% des voyageurs qui avaient vraiment prévu de se rendre sur la destination iront, explique René-Marc Chikli, le président du Seto, aux premières loges de la gestion de crise en septembre dernier. C’est plus difficile pour ceux qui avaient l’intention de réserver. L’objectif de cette opération, c’est de montrer que Marrakech va bien », insiste-t-il.

Une délégation de pros du tourisme a fait le déplacement à Marrakech à l’invitation du Seto et de l’ONMT. ©DR

Après avoir dévissé de 80% quelques jours après le séisme, la destination a rapidement repris des couleurs pour finalement renouer avec son trafic habituel, détaille René-Marc Chikli.

D’après le dernier baromètre EdV/Orchestra, le Maroc reculait en octobre de 26% en termes de prises de réservations, et se situait au 10e rang des destinations. En revanche, sur l’hiver entier, le pays est en progression de 12%, preuve de sa résilience, se classant à la 6e position du top 10.

« Nous sommes sur une croissance à deux chiffres, confirme René-Marc Chikli. Nous devrions rattraper sans problème le retard pris pendant les trois semaines de baisse au cours des prochains mois. » 

« Aujourd’hui, il n’y a aucun souci, les hôtels sont pleins, mais l’idée à travers cette opération c’est d’accompagner cette démarche, de façon à protéger à la fois Noël, les vacances de février, et à préparer l’été », poursuit René-Marc Chikli.

Jihad Chakib se montre lui aussi serein pour les prochains mois. « Les riads étaient pleins », confirme dans l’avion du retour une voyageuse venant de boucler un périple l’ayant menée de Rabat à Marrakech en passant par Fès et Casablanca. Son voyage de dix jours s’est déroulé tout à fait normalement, assure-t-elle.

A Marrakech, difficile en effet de percevoir les traces du tremblement de terre. La situation est tout autre à une cinquantaine de kilomètres de la ville ocre. L’épicentre du séisme meurtrier qui a frappé le Maroc dans la nuit du 8 au 9 septembre se situait en effet dans la province d’Al-Haouz, au sud-ouest de Marrakech. Là, des villages entiers ont été rayés de la carte.

Le prochain forum du Seto organisé à Rabat

A Marrakech, seuls les bâtiments les plus vétustes et les moins entretenus ont été touchés. « Grâce aux normes de sécurité strictes et aux mesures de préparation en vigueur dans nos établissements, aucun décès n’a été enregistré dans les hôtels du Maroc », rapportait mi-septembre la Fédération nationale de l’industrie hôtelière dans un communiqué.

Pour affirmer un peu plus encore son soutien à la destination, le Seto y organisera son prochain forum. Il aura lieu à Rabat, les 24 et 25 avril 2024. « C’est seulement la deuxième fois que nous organisons notre forum à l’étranger, rappelle René-Marc Chikli. Notre objectif, à travers ce choix, est aussi de montrer qu’il n’y a pas que Marrakech, il faut que nous mettions en avant d’autres destinations. » Un objectif partagé par l’ONMT, qui veut encourager les voyagistes à développer leur production en ce sens.

« Nous savons anticiper des situations géopolitiques »

Malgré le séisme, le Maroc semble donc pouvoir conserver l’espoir de réaliser une année exceptionnelle. « Nous avons été touchés par le séisme au plus fort de notre progression », avait souligné Jihad Chakib lors de la conférence organisée lors de l’IFTM. Sur l’ensemble du Maroc, tous marchés confondus, la destination enregistrait début octobre des recettes en hausse de 33% par rapport à l’an dernier. Les arrivées touristiques en provenance de France s’affichaient en hausse de 41% et de +12% sur l’ensemble des marchés.

Les événements actuels risquent-ils de peser sur l’activité touristique ? « On évite d’en parler parce que plus on en parle, plus ça traumatise », affirme René-Marc Chikli, fustigeant au passage « les chaînes spécialisées qui passent leur temps à dire qu’il ne faut pas bouger. » « Quand il y a eu les événements sur Israël, nous avons tout de suite fermé la destination, avant même que le ministère des Affaires étrangères ne la déconseille, relève René-Marc Chikli. Dans le voyage à forfait, nous sommes capables d’anticiper des situations géopolitiques. Aujourd’hui, effectivement, certains tour-opérateurs l’ont déclaré, ce n’est pas facile de vendre la Jordanie. Mais il faut bien comprendre que ça peut être une affaire de semaines. L’attractivité de l’Egypte, qui a subi beaucoup de choses, sera toujours la même, quoi qu’il arrive, estime René-Marc Chikli. La Jordanie devenait extrêmement attractive, elle peut repartir du jour au lendemain, parce qu’elle a de nombreux atouts. Ce qu’il faut, c’est rassurer. »

2 commentaires
  1. Anonyme dit

    Je rentre de Marrakesh et j’ai passé un séjour agréable l’hôtel était dans la palmeraie j’ai aussi était dans le grand atlas chez les berbères très touché par le séisme.

  2. Anonyme dit

    Bravo Rene marc pour ton initiative du prochain congrès à rabat en 2024 , un signe de confiance pour nos amis marocains

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