Pyramide de Mykérinos : face à la polémique, l’Egypte revoit sa copie
Le ministère a annoncé samedi qu’un « comité scientifique de haut niveau présidé par Zahi Hawass allait étudier de projet de rénovation très décrié.
La polémique a éclaté suite à la diffusion d’une vidéo sur les réseau sociaux, montant des travailleurs alignant des blocs de granit sur la base de la pyramide de Mykérinos, sur le plateau de Guizeh. Une vidéo postée par le patron des Antiquités égyptiennes, Mostafa Waziri.
Aussitôt, de nombreux égyptologues et Egyptiens se sont insurgés, dénonçant une attaque contre le patrimoine et appelant l’Unesco et les universitaires à se mobiliser.
De quoi inciter les autorités égyptiennes à faire marche-arrière. Tentant de faire retomber le débat, le ministère a annoncé samedi qu’un « comité scientifique de haut niveau présidé par Zahi Hawass », très médiatique égyptologue du pays, allait étudier ce projet de rénovation « avec des experts en ingénierie et en archéologie égyptiens, américains, tchèques et allemands ».
A sa construction, la base de la pyramide de Mykérinos était recouverte de granit. Mais avec le temps, elle a perdu une partie de son revêtement. Le projet en cours vise à restaurer cette couche de granit afin de restituer à la pyramide son aspect d’origine.
« Une décision sera prise pour décider de mener ou pas ce projet » de rénovation, affirme le ministère, précisant que le comité devra également se charger des « procédures nécessaire pour une coordination avec l’Unesco ».
Les travaux avaient commencé
Au pied de la pyramide de Mykérinos toutefois, des journalistes de l’AFP ont déjà constaté que les travaux étaient en cours durant la semaine écoulée.
La question de la préservation du patrimoine en Egypte – qui abrite la pyramide de Khéops, la seule des sept merveilles de l’Antiquité encore visible aujourd’hui – fait souvent l’objet de vifs débats.
Les destructions récentes de pans entiers du Caire historique ont fortement mobilisé une société civile quasiment interdite d’activité politique et qui concentre désormais le gros de son combat contre le régime sur les terrains de l’urbanisme et du patrimoine.
Ces trésors sont aussi une manne essentielle dans ce pays qui a fait de son riche patrimoine un de ses principaux atouts touristiques. En témoignent le succès de l’exposition Ramses II, l’or des Pharaons, qui a rassemblé plus de 800 000 visiteurs à la Grande Halle de la Villette, à Paris, l’an dernier. De quoi booster les envies de voyages vers ce pays où le tourisme représente 10% du PIB.
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