Nouveau report pour Alitalia : Delta, Lufthansa, Air France dans l’expectative

Mercredi, après des mois de négociations et un peu plus d’un jour avant l’expiration du délai, Atlantia, le groupe de BTP contrôlé par la famille Benetton a déclaré que les conditions n’étaient toujours pas réunies pour qu’il puisse rejoindre un consortium qui sauverait Alitalia.

Depuis mai 2017, Alitalia est dirigée par des administrateurs spéciaux. Les discussions dirigées par Atlantia avec l’entreprise de chemin de fer publique italien, Ferrovie dello Stato Italiane, visant la création d’un consortium pour sauver la compagnie, se poursuivent sans accord depuis un an. Après avoir été reportée sept fois, la date limite pour présenter une offre ferme pour Alitalia expirait hier, jeudi 22 novembre. Selon la presse italienne, un nouveau délai de trois semaines va être accordé pour sauver la compagnie nationale italienne.

Delta fait ce qu’elle peut

Mais Alitalia consomme ses réserves de liquidités, qui devraient s’épuiser d’ici la fin de l’année. Le temps presse. Les syndicats s’impatientent et menacent de grève. Pourtant, Ferrovie et Atlantia ont eu des discussions avec la compagnie américaine Delta Air Lines et avec la compagnie allemande Lufthansa.

Delta a déclaré qu’elle était prête à investir 100 millions d’euros dans le transporteur italien. La compagnie américaine se dit prête à « travailler avec d’autres parties pour développer un consortium d’investisseurs cohérent, ayant une vision commune ». Des progrès importants ont déjà été réalisés sur les itinéraires, sur les vols en partage de code, sur le rôle d’Alitalia dans la nouvelle entreprise commune entre Delta et Air France-KLM, afin de parvenir rapidement à un accord sur la création du consortium. Mais cela n’est pas suffisant. En interne, certains ne seraient pas d’accord avec Ferrovie  et Atlantia sur le développement des activités long-courrier du transporteur italien.

Air France-KLM en embuscade ?

De son côté, Lufthansa s’est déclarée prête à nouer un partenariat commercial avec le transporteur italien. Mais elle ne souhaite pas prendre de participation dans le groupe tant que celui-ci n’a pas procédé à une restructuration complète. « Nous n’investirons pas dans l’Alitalia actuelle, mais nous sommes intéressés à devenir un partenaire commercial », a déclaré Carsten Spohr, directeur général de Lufthansa, lors d’un événement organisé mardi à Berlin.

Selon le quotidien Corriere della Sera, « quelque chose bouge à Paris. Air France-KLM travaille sur le marché italien. Pour son patron Ben Smith, les options sont soit l’augmentation des vols vers l’Italie soit un investissement dans Alitalia. »

De son côté, le quotidien italien La Repubblica croit savoir que la compagnie aérienne pourrait être nationalisée pendant quelques années avant d’être vendue. Les analystes estiment que les contribuables italiens ont dépensé plus de 9 milliards d’euros pour soutenir Alitalia, qui a déjà subi deux tentatives de sauvetage infructueuses….