MyFerryLink candidate à l’exploitation de la ligne Dieppe-Newhaven
La compagnie de ferries a déposé un dossier de candidature pour l’exploitation, en délégation de service public, de cette ligne transmanche actuellement opérée par sa concurrente DFDS Seaways.
La compagnie MyFerryLink imagine son avenir au-delà du seul port de Calais. Et veut montrer par la même occasion qu’elle ne se laisse pas abattre par la décision (qu’elle conteste) de l’autorité de la concurrence britannique de lui interdire l’accès au port de Douvres en raison de ses liens avec Eurotunnel.
Lancée l’an dernier sur les cendres de SeaFrance et positionnée pour l’instant sur la seule ligne Calais-Douvres, MyFerryLink a indiqué s’être portée candidate à l'exploitation à partir du 1er janvier 2015 d'une ligne transmanche entre Dieppe (Seine Maritime) et Newhaven (Angleterre), dans le cadre d’une délégation de service public (DSP).
Réponse attendue à l'automne
"Nous avons rempli le dossier de candidature, remis pour le 1er juillet", a déclaré à l'AFP Raphaël Doutrebente, son directeur général adjoint, confirmant une information de la radio France Info.
Gérée par le département de Seine-Maritime à partir de 2001, à la suite de son arrêt par P&O en 1999, cette ligne a été confiée pour exploitation en DSP à LD Lines, puis, depuis octobre 2012, à DFDS Seaways, qui a repris la majorité des activités de LD Lines.
"Nous saurons cet automne si notre candidature dans le cadre de ce nouvel appel d'offres est retenue", a ajouté Rapahaël Doutrebente, précisant qu'à sa connaissance l'actuel exploitant, le Danois DFDS, était également candidat pour opérer cette liaison transmanche. Le département de Seine-Maritime possède deux ferries, dont un seul est exploité par DFDS.
MyFerryLink revendique son indépendance d'Eurotunnel
"Nous sommes un opérateur avec une expertise et il est normal que nous nous intéressions à cette ligne", a renchéri le DG adjoint de MyFerryLink, selon qui le différend en cours entre sa société et l'autorité de la concurrence britannique n'interfèrerait pas avec sa candidature pour la reprise de la ligne Dieppe-Newhaven.
"Cela montre bien qu'on est totalement indépendant d'Eurotunnel et que c'est bien la société coopérative d'exploitation (MyFerryLink, ndlr) qui est candidate et pas Eurotunnel", a-t-il souligné.
Appel de l'interdition d'opérer à Douvres
La Commission de la concurrence britannique avait décidé le 6 juin dernier d'interdire l'exploitation des ferries de l’ex-compagnie SeaFrance, rachetés en juin 2012 par Eurotunnel et loués depuis à MyFerryLink (qui est une société coopérative, dite Scop), afin d’éviter une augmentation des tarifs. Elle estimait qu'en cumulant un service de ferries avec la gestion du tunnel sous la Manche, Eurotunnel pourrait s'emparer de "plus de la moitié" du marché des liaisons transmanche, et ainsi faire grimper les prix.
La Scop, qui a fait appel mercredi de cette décision et plaidera sa cause les 10 et 11 septembre, s'attend à être fixée sur son sort fin octobre. MyFerryLink estime notamment que la commission de la concurrence "n'est pas juridiquement compétente car Eurotunnel et la Scop sont deux sociétés bien distinctes".