L’édito de Dominique Gobert : quand les urnes parleront, les tambours battront

Rien ne sert de courir, il faut partir à point. J’aurais d’ailleurs envie de rajouter qu’il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Surtout quand l’ours est remarquablement futé, qu’il adore les combinaisons politiques et qu’en plus il fait ce qu’il veut, quand il le veut.

Plus prosaïquement, rien n’est jamais laissé au hasard. Un concept que n’a pas su calculer Jean-Pierre Lorente, lequel après avoir cédé (pas très cher, semble-t-il) les restes de Bleu Voyages, pensait s’assurer la présidence du syndicat. Il le pensait si fort qu’il n’a même pas vu le missile lui arriver sur le coin de la face.

En revanche et j’en suis désolé, il est malséant (oui, à l’aube de ma carrière, je vais finir par écrire correct) de jouer les mauvais perdants. « Les dés étaient pipés d’avance, j’étais le candidat idéal pour donner l’illusion parfaite d’une élection démocratique. Je n’ai pas vu venir le coup bas. Chacun se fera son opinion sur des méthodes que l’on croyait révolus ou d’un autre temps. Or force de constater que rien de change jamais vraiment et la politique est un exemple édifiant. »

Non, désolé, ça ne se fait pas. Même si la déception est grande, il est des moments où il faut savoir se montrer, justement, à la hauteur.

Que le chat Mas ait voulu donner à ce syndicat une certaine forme de continuité, c’est absolument certain. Je n’imaginais pas une seconde cet homme qui a « la fibre sociale » (c’est ce qu’il nous a dit et je le crois), qui a quasi été président de tout depuis quelques décennies se retire dans ses montagnes, c’était hors de question. De plus, peut-être était-il nécessaire de monter une sorte de barrage face à une hégémonie venue d’ailleurs.

Mais bien évidemment, ce ne sont que supputations qui n’ont strictement rien à voir ici…

Quant à la candidature de Valérie Boned, très franchement et je l’avais écrit, je n’y croyais pas… trop. Pourtant, lors de son dernier message en conclusion de congrès, Président Mas n’avait-il pas confié à mon excellent ami FX Izenic qu’il « aimait beaucoup les coups d’Etat »? Cet homme m’épatera toujours…

Je me suis largement trompé, mais quand on y réfléchit intensément, c’est une excellente solution, d’autant que ce petit bout de femme a prouvé, tout au long de sa collaboration au sein du Snav/EdV, a été constructive, intelligente et efficace. Contrairement aussi à ce que j’ai pu entendre durant ce congrès (et j’en ai entendu), elle a un sens politique particulièrement aigu, ce qui devrait permettre à cette instance d’affirmer encore plus son poids auprès des autorités de tutelle.

Dernière interrogation de ma part : était ce le bon moment de se déclarer ? Non, si l’on voulait éviter les persiflages, genre « c’est une magouille entre copains », et d’autres gentillesses émises aux bars du Paradis.

Oui au contraire, si l’on voulait verrouiller » les prochaines échéances électorales. Comme me le disait un grand expert du secteur, « le jeu est dorénavant totalement fermé ». Il est vrai qu’il faudrait en avoir une sacrée paire pour oser candidater maintenant. Mais, encore une fois, sait-on jamais ?

Les urnes parleront.

Quant à une future opposition, un autre grand expert et acteur du secteur me confiait : « je m’en cogne à un point… » !