Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Rapatriements, aides aux entreprises, APST, relance : Jean-Baptiste Lemoyne fait le point

Le secrétaire d’Etat a organisé, ce midi, une conférence de presse téléphonique pour faire le point sur des sujets stratégiques pour les pros du voyage et les voyageurs.

C’est devenu un « rendez-vous du mardi ». Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a organisé une conférence de presse téléphonique ce mardi 31 mars, juste après sa réunion hebdomadaire du comité de filière du tourisme. Objectif : faire le point sur les conséquences de la pandémie du Covid-19 sur notre secteur.

Les rapatriements se terminent

Depuis le 19 mars 2020, 121 500 Français ont été ramenés en France, a expliqué Jean-Baptiste Lemoyne. « Environ 10 000 touristes et voyageurs d’affaires doivent encore être rapatriés », a-t-il précisé. Une dizaine de vols sont opérés aujourd’hui à cette fin, principalement avec Air France et Qatar Airways. Plusieurs proviennent d’Asie et d’Océanie. Après la première vague des voyageurs se profile une deuxième, composée des « Pvtistes » – 45 000 jeunes sont des détenteurs de Permis Vacances Travail, situés surtout au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande. Les opérations restent complexes, notamment pour des personnes disséminées dans des archipels.

Combien coûtera l’ensemble des opérations de rapatriement à l’Etat français ? « Plusieurs millions d’euros », a répondu Jean-Baptiste Lemoyne.

Mesures d’accompagnement pour les entreprises

Le secrétaire d’Etat a rappelé la mise en œuvre de mesures d’accompagnement économique, et notamment des 25 ordonnances actées mercredi dernier, dont celle de l’avoir valable 18 mois. « Un avoir que nous avons voulu volontiers très large, pour qu’il prenne en compte non seulement les voyages à forfait mais aussi toutes les prestations touristiques », à l’exception notable des « transports secs », qui relèvent d’un autre cadre juridique européen. Le remboursement des billets d’avion non volés reste une épine dans le pied du secteur, et un point de crispation entre agences et compagnies aériennes.

S’agissant des prêts garantis par l’Etat, la Bpifrance estime que, « pour 4 milliards d’euros de demandes, 10% concernent le secteur du tourisme. » Par ailleurs, la banque publique d’investissement a mis en place le Prêt Atout qui vise les PME, TPE et ETI victimes des conséquences du Covid-19, a ajouté Jean-Baptiste Lemoyne. Pour l’instant, sur ce dispositif, « 2,3 milliards d’euros sont en cours d’instruction, 200 millions d’euros ont déjà été décaissés ». Enfin, les prêts tourisme de Bpifrance ont été abondés à hauteur de 50%. A noter que d’autres mesures sont à l’étude comme la création d’une médiation sur les loyers applicable notamment aux résidences de tourisme.

APST : vers un prêt garanti par l’Etat

Alors qu’à ce stade, le secrétariat d’Etat n’a pas eu connaissance de défaillance dans le secteur, tous les professionnels du tourisme s’inquiètent de la santé fragile de l’APST. Encore une fois, lui a été posée la question de l’éventuel soutien financier de l’Etat si la caisse de garantie devait être trop sollicitée. « Nous sommes très attentifs à la santé des organismes de garantie, notamment de l’APST, qui avait déjà enregistré un gros choc avec la faillite de Thomas Cook.  C’est pourquoi nous avons d’ailleurs mis en place cet avoir. S’il devait y avoir de nombreuses faillites avec des conséquences en chaîne pour l’organisme de garantie, l’Etat regarderait comment apporter une réponse. Je crois que l’APST est en discussion avec les banques. Et à mes yeux, le prêt garanti par l’Etat pourrait s’appliquer à ce cas. »

Quelle relance ?

Le ministre a aussi partagé de premières réflexions sur la relance. « La crise est inédite à de nombreux égards », a-t-il ajouté, rappelant la chute prévisionnelle de 20% à 30% des arrivées internationales publiées par l’Organisation mondiale du tourisme. « Cette crise sera longue, parce que d’éventuelles répliques pourraient suivre », a-t-il insisté. « Il faudra s’assurer que par la venue de personnes de territoires qui sont encore épidémiques, il n’y ait pas de réimportation de l’épidémie. » Ce qui devrait amener la destination France à redoubler de prudence, mais aussi les voyageurs à modifier en profondeur leurs comportements. « Avec cette crise sanitaire, il va y avoir une peur du voyage, et donc, il faudra apporter une réassurance auprès des touristes. » Un plan de relance est prévu, de concert avec les régions et l’organisme de promotion Atout France.

Des croisières toujours en galère

La situation est très complexe pour les compagnies de croisières et leurs passagers. Le ministre a notamment évoqué le MSC Magnifica et le Costa Deliziosa, deux paquebots réunissant 1100 Français et qui cherchent à revenir en Méditerranée. Il a été question d’une concertation avec l’association Clia et de la nécessaire mise en place de vols, sans plus de précisions.

A lire aussi :

Les commentaires sont fermés.

Dans la même rubrique