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Serge Mesguich (Bpifrance) : « Notre objectif est d’accélérer le rebond des exploitants touristiques »

Le Fonds France Investissement Tourisme (FIT), dont l’objectif est d’accompagner le secteur dans son redéploiement, vient d’être abondé. A quoi va servir cette rallonge ? Explications de Serge Mesguich, directeur du FIT pour Bpifrance.

L’Echo touristique : Le fonds France Investissement Tourisme (FIT 2) vient d’être abondé de 54 millions d’euros. Soit une enveloppe globale de 240 millions d’euros. Pouvez-vous nous rappeler son objectif ?

Serge Mesguich : Nous avons lancé le Fonds Investissement Tourisme en août 2020, dans le cadre du plan de relance France Tourisme. Son objectif est d’accompagner les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de tailles intermédiaires (ETI) de plus de trois ans, avec un chiffre d’affaires supérieur à 3 millions d’euros, rentables avant la crise sanitaire, dans le rebond de leur activité. Mais nous avons voulu élargir cette logique en lançant FIT 2, un outil qui nous permet de réaliser des investissements minoritaires, en fonds propres et quasi-fonds propres, pour des montants allant de 500000 euros à 10 millions d’euros, selon la taille et le potentiel de croissance de la société. C’est ce deuxième fonds qui est abondé.

Serge Mesguich, directeur du Fonds Investissements Tourisme (FIT) pour Bpifrance.
© Bpifrance

Comment la Banque des Territoires, Bpifrance et la Banque Européenne d’Investissement, qui financent le fonds, vont utiliser cette rallonge ?

Serge Mesguich : Cette opération devrait permettre de réaliser une année d’investissements supplémentaires dont l’objectif reste similaire : accélérer le rebond des exploitants touristiques en favorisant des opérations de capital développement. C’est Bpifrance qui pilote FIT 2, avec la volonté de rallier des co-investisseurs et de créer un effet d’entraînement. Cette ambition nous a permis de soutenir, pour différentes raisons, certaines des marques les plus emblématiques du secteur. Ainsi, FIT 2 est entré au capital de Potel & Chabot, pour permettre à la société, très impactée par la crise, de reconstituer ses fonds propres aux côtés des actionnaires historiques. Nous avons également investi dans Voyageurs du Monde, pour lui permettre de reprendre sa stratégie de croissance externe et de racheter la société autrichienne Eurofun Group. Nous avons également cofinancé la construction de nouveaux lodges immersifs au Parc animalier de Sainte-Croix. Nous pouvons agir dans tous les secteurs qui composent l’industrie touristique.

Comment une entreprise peut-elle bénéficier du soutien de FIT 2 ?

Serge Mesguich : Avec nos différents dispositifs, de nombreuses entreprises, aux profils différents, peuvent désormais bénéficier de notre soutien. C’est pour cela que nous nous basons sur le travail de notre bureau parisien, composé d’une petite équipe spécialisée dans l’investissement en fonds propre, mais surtout sur nos référents Tourisme, en région, qui connaissent les entreprises de leurs territoires. Nous avons une approche très décentralisée, et c’est notre force. Nous n’hésitons pas non plus à puiser dans le réseau de Bpifrance. Mais ce sont nos équipes qui identifient les entreprises potentiellement intéressées par notre soutien. Même si l’idée est plutôt de poursuivre l’accompagnement que nous menons déjà auprès de la cinquantaine d’entreprises soutenues par FIT 2.

Quels sont les avantages, pour une entreprise, de recevoir votre soutien plutôt que celui d’un fonds d’investissement privé ?

Serge Mesguich : Nous investissons avec les valeurs qui sont les nôtres. C’est-à-dire, notamment, la patience. C’est un avantage précieux dans le tourisme. Entre le financement d’un projet hôtelier et le moment où ce dernier sera rentable, il se passe plusieurs années. Avec nos prises de participation minoritaires, nous pouvons nous permettre cette patience. Et nous n’apportons pas que des capitaux. Nous accompagnons les entreprises dans la transformation de leur offre, de leurs organisations. Le tourisme durable, l’authenticité des produits, la clientèle de proximité… ce sont des sujets sur lesquels les dirigeants ont, parfois, besoin d’assistance. Nous apportons donc aussi cette participation bienveillante à la gouvernance, sur ces thématiques, qui sont désormais des thématiques incontournables. Nos partenaires ont des exigences RSE accrues, et c’est aussi pour cela que nous les soutenons.

Si les effets de la crise sanitaire s’éloignent de plus en plus, de quelle façon Bpifrance, dans l’avenir, pourrait-elle soutenir l’industrie du tourisme ?

Serge Mesguich : Le tourisme a toujours été l’un des champs d’interventions les plus importants de Bpifrance. D’ailleurs, le secteur représente 7 à 8% du PIB national, et 15 à 20% de nos actions portent sur des activités liées au tourisme. Et c’est d’autant plus vrai depuis la crise sanitaire, qui a réorienté notre stratégie vers des actions de soutien. La résilience qu’a montré le secteur en 2022 nous conforte dans notre stratégie, et le secteur est désormais prêt à repartir de l’avant. D’ailleurs, en fonction des acteurs, les perspectives pour 2023 sont soit bonnes, soit très bonnes.

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