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Transports : l’aérien français ne veut pas financer le train

L’aérien français, via le Scara, estime « avoir déjà donné ». Il ne veut pas financer les 100 milliards pour le train.

Le vendredi 24 février, la première ministre Elisabeth Borne a annoncé un plan d’investissement de 100 milliards d’euros à l’horizon 2040 « pour régénérer et dynamiser » le réseau ferroviaire, et tout particulièrement les transports de proximité. Indiquant ainsi « le choix d’investir en priorité dans les infrastructures qui nous permettront de réussir la transition écologique ». Sont priorisés les « RER métropolitains » dans les grandes agglomérations. Cette somme de 100 milliards d’euros annoncée par la locataire de Matignon correspond au montant demandé par Jean-Pierre Farandou en juillet dernier pour doubler la part du ferroviaire en France.

Cette mesure n’est pas au goût de tout le monde notamment du transport aérien. Le Syndicat des Compagnies Aériennes Autonomes (Scara), un syndicat professionnel de l’aérien qui revendique  « 50% des compagnies aériennes françaises », explique que «le transport aérien, […] finance à hauteur de 200 M€ par an les infrastructures routières, ferroviaires, fluviales et portuaires, et qu’il sera le seul mode de transport en France à compenser entièrement ses émissions de CO2 des vols domestiques dès 2024 ». Voilà pourquoi il « refuse l’idée d’être une fois de plus taxé pour financer le plan de développement du transport ferroviaire ».

L’aérien finance mais n’est pas financé

Car concernant les questions suscitées par l’énorme financement de 100 milliards, le Scara souhaite rappeler que le transport aérien s’acquitte déjà d’une éco-contribution. Mise en œuvre en 2020 via une augmentation de la Taxe de Solidarité sur les billets d’avion (dite « taxe Chirac »), elle finance l’Agence de Financement des Infrastructures de France (AFIT France) qui elle-même finance des projets d’intérêt national dans le domaine des transports (ferroviaire, maritime, fluvial et routier). Sauf l’aérien. « Qui est exclu de ce périmètre sans aucune explication de la part des pouvoirs publics alors qu’il est lui aussi un maillon stratégique de l’industrie française », rappelle le Scara.

Toujours selon le syndicat professionnel, entre 2020 et 2022, cette taxe a déjà rapporté 250 M€, malgré la baisse drastique du trafic aérien liée au Covid. En année pleine, elle rapportera de l’ordre de 200 M€ par an.  « Le trafic aérien métropolitain émet environ 2 millions de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de ce qu’émet le transport ferroviaire sur le même périmètre géographique. »

L’aérien aussi doit investir

Sauf que l’aérien a aussi a ses contraintes. La loi Climat et Résilience impose aux transporteurs aériens de compenser par des actions de financement de projets de captation du CO2 : 50% de ces émissions en 2022, 75% en 2023 et 100% à partir de 2024.

Dès lors pour le Scara, « taxer toujours plus le transport aérien épuise ses capacités de financement de solutions pour atteindre ses objectifs en matière environnementale : carburants durables (bio et synthétique), compensation CO2, progrès technologiques, etc. Une taxation supplémentaire serait une taxe anti écologique et un message négatif envoyé à toute l’industrie aéronautique française. »

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