L’édito de Dominique Gobert : Quand la consolidation va, tout va !
Incontestablement, du moins en ce qui concerne le transport aérien, la reprise est là. Air France affiche de bons résultats, de même que ses homologues européennes… Du coup, les compagnies se voient pousser des ailes…
British Airways/Iberia, regroupées au sein du groupe IAG affichent, elles aussi un bénéfice pour 2022 de plus d’un milliard d’euros, après avoir cependant perdu près de 11 milliards sur ses deux précédents exercices ! Qu’à cela ne tienne, le passé est le passé, on ne va pas s’attacher à de menus détails ; comme disait le vieux cyclope cacochyme.
Apparemment, dans cette période qui laisse planer une certaine euphorie, l’heure est donc à la « consolidation », terme rigolo pour dire « regroupons-nous les uns les autres » ! Ou plus exactement, formons des « blocs » à coup de rachats entre compagnies.
Air France, après avoir échoué dans sa tentative d’acquérir ITA, la belle italienne, semble vouloir se tourner vers une « consolidation » ultra marine. Bonne idée ? J’avoue un certain scepticisme, mais Uncle Ben doit savoir ce qu’il fait, tabernacle ! Sans oublier l’intérêt que parait manifester Air France pour Tap Air Portugal, dont la privatisation est en bonne voie.
Lufthansa, qui a entrepris depuis un certain temps son entreprise de consolidation a remporté (du moins pour le moment, avec ces sacrés italiens, on ne sait jamais) poursuit son expansion…
Et IAG vient, elle aussi de faire une excellente affaire en reprenant Air Europa. Excellente affaire car, depuis que les négociations sont engagées, le prix d’achat d’Air Europa a « baissé » de moitié ! D’un milliard prévu initialement, IAG va mettre la main sur la compagnie espagnole pour quelque 500 millions !
Bonne affaire, n’est-il pas, pour une ouverture européenne vers tous ces pays du sud de l’Amérique, ces pays qui sont en pleine voie de développement touristique. Sans oublier de construire entre Londres et Madrid deux « hubs » primordiaux !
Et au passage, couper l’herbe sous le pied de ses concurrents. A condition toutefois ne pas entrer dans le problème de distorsion de concurrence, cher aux têtes gonflées de Bruxelles. L’Europe, c’est formidable quand ça fonctionne, mais souvent tout ceci manque parfois de rigueur et de discernement !
Pour Air Europa, je pense que c’est quand même une bonne chose, dans la mesure où cette compagnie, voulue par l’inénarrable Pepe Hidalgo, un « grand Monsieur » du tourisme en général et de l’aérien en particulier, aura connue quand même bien des turbulences et des pertes conséquentes durant la crise du Covid !
S’adosser au géant IAG ne peut présager qu’un bel avenir pour les ailes européennes !
Et c’est très bien !
