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Le Club veut toujours y croire

Pour redevenir « unique », le Club a finalisé sa montée en gamme. Mais les résultats, crise aidant, ne sont pas encore au rendez-vous.

«Cela a été long, a coûté cher mais il fallait le faire. C’était une question de survie. » C’est en ces termes que Henry Giscard d’Estaing, PDG du Club Med, a défendu la semaine dernière la stratégie de montée en gamme, désormais « finalisée », du groupe qu’il dirige depuis cinq ans. Pour autant, les résultats de l’hiver restent encore très décevants. Au cours du premier semestre de son exercice (clos au 30 avril), les pertes nettes ont plus que doublé, à 22ME, tandis que le chiffre d’affaires est en recul de 4,2 %, à 724 ME. La crise mondiale est incriminée, à laquelle il faut ajouter les conséquences des troubles aux Antilles françaises. Il n’empêche. Sur fond de polémique houleuse avec Bernard Tapie, le Club peine décidément à valider son modèle, et cela malgré des investissements considérables pour rénover et repositionner ses Villages en 4 et 5 Tridents.

UN GROUPE ENCORE BIEN FRAGILE

Depuis 2004, ce sont 700 ME (dont 600 ME en fonds propres) qui ont été déboursés. 40 % des villages demeurent cependant encore classés dans la catégorie 2 et 3 Tridents. Certes, le résultat opérationnel courant loisirs (ROC Loisirs), l’indicateur de la rentabilité des Villages, a grimpé de 7,7 %, à 28 ME, au cours de ce premier semestre. Et le Club a « gagné » 22 000 clients sur le haut de gamme (4 et 5 Tridents), qui résiste donc visiblement beaucoup mieux que l’entrée de gamme (2 et 3 Tridents) ayant perdu 60 000 clients. Au total, le nombre de clients a cependant baissé de 6 % sur la période. Plus inquiétant, la saison d’été s’annonce encore difficile avec un retard des réservations de 18,3 % au 6 juin. Le groupe met en avant la réduction des capacités de 8,7 % pour l’été et « les effets récents de la grippe A sur les voyages », surtout au Japon, en Chine et aux États-Unis. Reste que dans ce contexte de crise durable, le groupe apparaît encore bien fragile et peu crédible aux yeux des investisseurs, malgré « le succès » de sa récente augmentation de capital. L’action, aux alentours de 9E, a perdu les trois quarts de sa valeur en un an, près de 20 % depuis le début de l’année. Trop isolé, trop petit face aux géants du tourisme mondial, le Club n’a ni la taille critique ni la base industrielle pour s’imposer, et surtout pour rentabiliser durablement son activité. Si les comptes annuels, avant la crise, avaient évolué ces dernières saisons vers l’équilibre (loin des pertes abyssales du début des années 2000), c’est surtout grâce aux cessions d’actifs : les murs de nombreux villages ont été cédés de même que les participations non stratégiques telles Jet tours ou le Club Med Gym. Aujourd’hui, le Club doit « continuer de s’adapter » à la crise. Il annonce avoir porté à 56ME son plan d’économies pour les coûts de structure (gel des embauches, non-remplacement des départs, blocage des salaires, réduction des dépenses marketing et commerciales). Et ne fait aucun pronostic sur ses résultats annuels.

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