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Tribune : « Le cas de force majeure ne s’applique pas de la même manière pour tous les acteurs »

Nous publions une lettre ouverte de Bruno Menu, gérant de (R)Evolution Voyages à Lyon, qui s’adresse à l’ensemble des professionnels du tourisme.

Chers confrères, agents de voyages, DMC, TO, personnel des compagnies aériennes, représentants de notre profession, et responsables de l’appareil institutionnel et diplomatique, qui traversent cette crise sanitaire et économique profonde, j’aimerais aujourd’hui partager très humblement une réflexion en vous soumettant quelques questions.

Un coup de gueule ? Non. Je laisse l’agressivité polémique, le plus souvent stérile, aux professionnels de la politique, et aux « experts » d’une certaine information, « qui s’autorisent » (comme disait Coluche…).

Oui, il y a beaucoup à dire sur le fonctionnement même de ce qui régit notre profession, en décalage total parfois avec l’éthique qui devrait s’appliquer comme une vérité, afin de pouvoir accompagner au mieux nos clients et dans le même temps protéger nos entreprises et nos équipes. « Le cas de force majeure » ne s’applique pas de la même manière pour tous les acteurs. Un abri confortable derrière lequel il est aisé pour certains de se cacher, alors même que l’urgence du terrain réclame aux « plus petits » d’être mobilisés 24h/24h. Eux, n’ont pas voix au chapitre. En ce sens, ils assument pleinement leurs responsabilités, voire au-delà, pour porter assistance.

Alors soit ! Au lieu de cela, ne devons-nous pas faire face à notre propre miroir afin de tenter d’en tirer quelques enseignements ? Le repli dans le confinement, est une contrainte non négociable, qui nous procure le temps nécessaire pour, peut-être, se poser les « bonnes questions » et cultiver l’humilité indispensable pour faire preuve de lucidité et de générosité.

Tirer les leçons de cette énorme claque

Trois lettres prononcées à l’espagnol font partie des habitudes de langage de notre équipe : O.K.U. (au cas où…). Trois lettres qui nous font réfléchir aux solutions susceptibles d’anticiper et de nous protéger potentiellement face à des situations conjoncturelles difficiles.

Nous n’arrêtons pas de nous préparer, mais force est de constater que cela ne suffit pas. Nous n’étions pas prêts.

O.K.U., nous saurions tirer les leçons de cette grande claque que nous venons de recevoir et dont les effets vont continuer à faire très mal, parviendrons-nous dépasser les bonnes intentions, la bienveillance ambiante actuelle, pour changer notre manière d’appréhender nos responsabilités respectives ? Les dernières traversées de « turbulences » qui ont fait de gros dégâts (attentats, tsunami, ouragans, virus…) ne plaident pas en faveur d’une prise de conscience générale ayant eu des effets significatifs en ce sens. Les quelques semaines suivant ces catastrophes auront suffi à ce que chacun reprenne ses habitudes, sans que rien ne change…

Alors, O.K.U., cette épreuve cristallise cette fois l’élan de solidarité, bien vivant, qui se développe un peu partout, il conviendra que nous puissions agir, individuellement mais surtout collectivement, afin de bouger le curseur vers l’objectif du « Plus Jamais Cela ! ».

O.K.U., je puisse aider en ce sens.

Prenez soin de vous.

Bruno Menu, gérant de (R)Evolution Voyages, DMC de la destination Cuba

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