Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

La Grèce ne veut pas en faire un drachme

Face à la crise, les professionnels du tourisme grec ont opté pour la réserve tandis que leurs partenaires et fournisseurs européens s’inquiètent voire anticipent une sortie de la zone euro.

"Euro ! No question asked please* "Sur la page d’accueil du site de la Sete, l’Association des entreprises de tourisme helléniques, l’injonction défile en boucle signifiant clairement qu’aucun retour ne sera fait sur la tragédie grecque et ses rebondissements. Même réserve à l’Office du tourisme à Paris où Theodoros Chartomatsidis, directeur, accueille aimablement mais fermement les appels des journalistes. « Pas de commentaire tant qu’on n’y verra pas plus clair » déclare-t-il d’emblée. Alors qu’un gouvernement de coalition nationale vient de se constituer à Athènes, chargé de « mettre en oeuvre » le plan européen anti-crise, le risque de voir la Grèce sortir de la zone euro semble dorénavant écarté.

LES PROFESSIONNELS JOUENT LA PRUDENCE

Mais inquiétudes et questions demeurent. Suffisamment pour que des poids lourds touristiques européens comme TUI ou Hotelplan prennent les devants. Les affaires étant les affaires, le premier a adressé un courrier aux hôteliers grecs avec lesquels il travaille en les prévenant qu’il les réglerait en drachme, et non plus en euro, si jamais la Grèce sortait de la monnaie unique. « Le taux de change correspondra alors au taux décidé par le gouvernement », écrit TUI enjoignant les hôteliers à amender les contrats. Il s’agirait évidemment de profiter d’une forte dévaluation de la nouvelle monnaie grecque face à l’euro, estimée à quelque 60 %. « Nous devons nous protéger contre les risques de changes », justifie un porte-parole du groupe allemand. Les hôteliers grecs qui ont tout à y perdre sont décidés à résister. « Aucun de nous n’obtempérera. Nous avons saisi le ministère grec du tourisme », déclare Bild Andreas Andreadis, président de la fédération grecque du tourisme. Sauf que les professionnels helléniques ne seraient évidemment pas en position de force face au géant européen. Hotelplan y est allé plus subtilement mais joue lui aussi la prudence. Dans l’éventualité où la Grèce sortirait de la zone euro, le voyagiste suisse a signé des contrats avec ses partenaires locaux, mais aux mêmes conditions que celles qui ont été négociées jusque-là afin d’éviter de devoir fixer de nouveaux prix. « Il s’agit de garantir des deux côtés que rien ne va changer au niveau des prestations », explique Hotelplan. « Nos contrats au long cours, sur 5 voire 7 ans nous protègent contre d’éventuelles fluctuations et renégociations », se félicite René Thibaud, directeur commercial de Marmara. La filiale de TUI Travel suit toutefois la situation avec attention car « c’est une équation à un paquet d’inconnues ». Avec toutefois un répit de quelques mois. « La bonne nouvelle est que l’exploitation tourne au ralenti l’hiver. Nos clubs viennent de fermer. On a le temps de voir venir », remarque René Thibaud. Même sérénité du côté d’Héliades qui comme Marmara a réalisé une bonne saison estivale. « Pour les professionnels sur place, c’est aussi un matelas de sécurité », commente Jean Brajon, directeur général du spécialiste qui note que malgré le contexte de nombreux groupes sont déjà positionnés en 2012. « C’est un signe encourageant ».

* Pas de questions s’il vous plaît.

%%HORSTEXTE:1%%

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique