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La Bosnie veut retrouver sa place

Dix ans après la fin de la guerre, la Bosnie-Herzégovine se rappelle au bon souvenir des touristes français. Au coeur des Balkans, la destination ne manque pas d’atouts mais demeure balbutiante.

En tournée dans les capitales européennes, Paddy Ashdown, haut représentant mandaté par la communauté internationale pour superviser le processus de paix en Bosnie-Herzégovine, et Mladen Ivanic, ministre des Affaires étrangères, étaient à Paris le 19 mai, avec une délégation de professionnels locaux du tourisme. Objectif de ce déplacement : démarcher des investisseurs potentiels, mais aussi témoigner auprès des opérateurs français du redressement économique de leur pays. Tout ceci à l’occasion de la sortie en librairie du premier guide de tourisme dédié à la destination depuis la fin de la guerre, publié par le Petit Futé. Et pour fêter également la réouverture du Stari Most, le vieux pont emblématique de la ville de Mostar, détruit pendant les affrontements et dont la reconstruction a été financée par la Banque mondiale sous l’égide de l’Unesco.

Plus encore que ses voisins slovènes et croates, la Bosnie-Herzégovine a souffert de la guerre qui l’a dévastée de 1992 à 1995. Qui se souvient qu’il s’agissait de l’une des plus belles régions d’Europe, dont la capitale Sarajevo avait accueilli avec succès les jeux Olympiques d’hiver en 1984 ? Au coeur des Balkans, cette ancienne république yougoslave (enserrée entre la Croatie et la Serbie-Monténégro), est à 80 % montagneuse. Elle ne possède qu’une petite ouverture sur la mer Adriatique (vingt kilomètres entre les deux villes croates de Split et Dubrovnik). C’est un pays de rivières, de lacs et de montagnes, point de rencontre historique entre l’Orient et l’Occident, où les traditions sont restées vives.

Des incursions à Sarajevo et Medtugorje chez Croatie Tours

Pour l’instant, la destination ne figure pas dans les brochures des TO français. Croatie Tours/ Dubrovnik Plus y programme toutefois des incursions à Medtu- gorje, le Lourdes local, où l’on vient se recueillir devant le sanctuaire de la Vierge. Le voyagiste propose aussi quelques circuits pour des groupes constitués qui font une étape à Sarajevo, surtout des intellectuels fascinés par un retour dans la mythique capitale. Même si les traces de la guerre sont encore visibles sur ses mosquées ottomanes, ses églises orthodoxes et ses musées.

Les choses bougent lentement, constate Gordana Curac, chez Croatie Tours. A Sarajevo, un parc hôtelier existe et nous avons retrouvé nos correspondants d’avant la guerre, qui avaient l’habitude de travailler avec nous. Mais dans le reste du pays, tout est encore balbutiant, résume-t-elle.

Des unités de l’ancien régime et des hôtels tendance, mais chers

Il existe deux types d’hôtels : les anciennes unités qui datent du régime socialiste et qui ont été rénovées, de bon confort mais sans grand charme, et les récentes, plus petites et plus tendance, mais chères, renchérit Jérôme Condac, responsable de programmation chez Bemextours, autre spécia- liste historique de la région. Le TO se cantonne aussi à des excursions au départ de la Croatie (Dubrovnik ou Split) vers la région de Mostar, par exemple jusqu’à Pocitelj, un ancien village de pierre. Mais pas question pour l’instant de pouvoir faire circuler des autocars dans tout le pays, en raison de la mauvaise qualité du réseau routier.

En revanche, la proximité avec la frontière croate constitue un atout. La carte d’identité suffit aujourd’hui pour entrer en Bosnie, et les touristes vont pouvoir faire des excursions à la journée très facilement. Cet été sera réel-lement celui du redémarrage de la destination, estime Jérôme Condac. La balle est donc dans le camp des professionnels locaux, que le succès actuel de la Croatie ne peut manquer de faire rêver.

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