Insérer une personne handicapée à son équipe

Recruter des personnes handicapées est un grand défi. Des entreprises s’y emploient, mus par de réelles motivations d’insertion professionnelle, mais aussi pour des questions légales. Ce n’est pourtant pas une sinécure.

Chantre de la diversité culturelle et humaine dans ses équipes, VDM (Voyageurs du Monde) a recruté cinq handicapés. Le groupe n’atteint donc pas le quota de 6 % (lire L’essentiel). « Dans les métiers de contacts et de vente, nous avons peu de candidatures, regrette Myriam Lallemand, directrice des ressources humaines. Un cabinet d’études, à qui le groupe a commandé un audit, a dressé ce même constat. « L’une de ses préconisations a été d’inviter nos salariés à déclarer un handicap, comme une longue maladie ». VDM s’y est refusé par respect pour la vie privée, et préfère donc payer des pénalités.

Après avoir embauché un handicapé, encore faut-il l’intégrer. « Au-delà des aménagements matériels, il faut faire adhérer son équipe à un tel projet, insiste Annette Masson, présidente de la Fédération française des techniciens et scientifiques du tourisme. C’est important pour l’ambiance dans l’entreprise. Les gens ont peur, il faut démystifier. »

Une démarche payante. Les personnes handicapées savent donner le meilleur d’elles-mêmes, parce qu’elles sont fières d’être dans la vie active. « Malgré mon expérience professionnelle, j’ai eu de la difficulté à retrouver un emploi, après la naissance de mon deuxième enfant », explique Florence Bloyet, sourde et muette. L’hôtel La Pérouse à Nantes l’a embauchée comme comptable en 2007. « Florence apporte de la performance à l’entreprise, puisqu’elle donne de la diversité et de l’émulation à notre équipe de 15 salariés. C’est un rayon de soleil », souligne Gilbert Cibert, gérant de l’établissement.