En Afrique du Sud, le bout du monde se rapproche

Près de 10 millions de touristes se sont rendus en Afrique du Sud en 2008, dont 128 000 français, un record pour cette république rajeunie par la fin de l’apartheid en 1994, il y a tout juste quinze ans. Depuis, le chemin parcouru est impressionnant, tant du point de vue politique et économique que touristique. En affirmant son identité multiculturelle à travers ses campagnes de communication, l’Office du tourisme sud-africain a su séduire une clientèle majoritairement européenne en quête de grands espaces, d’une faune exceptionnelle, d’un patchwork de cultures africaines et européennes, d’une population avide de contacts et d’échanges avec les visiteurs. L’absence de décalage horaire et la qualité des infrastructures routières sont les autres atouts du pays, mais l’image de destination haut de gamme freine son développement, même si un taux de change avantageux et des prestations terrestres très abordables parviennent à compenser le coût élevé de l’aérien. Le tableau serait bien entendu incomplet si l’on n’évoquait pas le problème de l’insécurité. La criminalité dans le pays peut être très importante et personne n’encouragera les touristes à se balader seuls le soir dans les zones urbaines. Mais ne pas visiter Soweto ou Le Cap en journée, accompagnés par un guide, c’est aussi passer à côté d’un patrimoine culturel unique au monde, que le pays espère bien placer sous les projecteurs des médias internationaux lors de la Coupe du monde de football, qu’il organise en juin et juillet 2010. Les efforts déployés par les autorités devront alors se montrer à la hauteur des enjeux, ceux d’une future grande destination touristique.