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Ebola : Air France doit-elle suspendre ses vols ?

Plusieurs compagnies aériennes ont interrompu leurs liaisons vers les pays touchés par l’épidémie, contre l’avis des autorités aériennes et sanitaires.

Air France doit-elle suspendre ses vols vers les pays touchés par l’épidémie du virus Ebola ? Plusieurs syndicats de la compagnie aérienne ont récemment appelé le personnel navigant et commercial d'Air France "à refuser tout vol à destination de Conakry, Freetown et Lagos".

Constatant que ces escales ont été identifiées comme présentant un "danger grave et imminent" par le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail d'Air France (CHSCT), l’UGICT-CGT estime que les mesures mises en place par la compagnie sont "totalement inadaptées à la gravité de la situation".

"Le principe de précaution"

"La compagnie fait courir un risque réel aux passagers et aux équipages et ne respecte pas le principe de précaution", ajoute dans un communiqué Sud-aérien. Plusieurs PNC, remplacés par des volontaires, ont déjà refusé d’effectuer leurs missions vers ces destinations.

Pour sa part, la direction d'Air France estime tout mettre "en oeuvre pour garantir la santé et la sécurité de ses clients et de ses personnels sur toutes les escales de son réseau".

Arik Air (Nigéria), Emirates, British Airways et Kenya Airways ont suspendu leurs liaisons.

Depuis le début de l'épidémie, la pression des salariés et de certains gouvernements pour que les compagnies aériennes annulent ces dessertes s’accentue. Arik Air (Nigéria), Emirates, British Airways et Kenya Airways ont déjà suspendu leurs liaisons vers certains des pays touchés par l’épidémie comme le Liberia, la Guinée et le Sierra Leone.

Pourtant, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en accord avec l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), ainsi que l’OMT, l’ACI, IATA et le WTTC, ne recommandent pas d’interdire les voyages à destination et en provenance des pays touchés. L'OMS rappelle ainsi "que le risque de transmission de la maladie à virus Ebola au cours d’un voyage en avion est faible".

"Le virus Ebola n’est pas véhiculé par l’air"

"Contrairement au virus de la grippe ou au bacille de la tuberculose, par exemple, le virus Ebola n’est pas véhiculé par l’air", explique le Dr Isabelle Nuttall, Directeur, Capacités mondiales, alerte et action à l’OMS. "Sa transmission exige un contact direct avec du sang, des sécrétions, des organes ou d’autres liquides organiques de personnes ou d’animaux vivants ou morts, risque peu probable dans le cas du voyageur moyen", ajoute un communiqué.

Mais la question du maintien des vols vers les destinations touchées par le virus Ebola, dépasse, manifestement, le seul intérêt de la compagnie Air France. Cité par Slate, Sylvain Baize, directeur du Centre national de référence pour les fièvres hémorragiques, estime que "le maintien de liaisons aériennes avec les pays touchés tient de l’humanisme et d’une indispensable solidarité.

Le maintien des liaisons pour les équipe médicales

"Si ces pays se retrouvent mis en quarantaine du reste du monde, comment les équipes internationales qui luttent sur le terrain pour endiguer l’épidémie, vont-elles pouvoir continuer à faire leur travail en permettant la rotation des personnels", ajoute-t-il.

Comme le rappelle la directrice générale adjointe de l'OMS, Marie-Paule Kieny, dans Libération, "l’Ebola est une maladie de pauvres gens dans des pays pauvres". La plupart des infections au Liberia, en Guinée et au Sierra Leone surviennent au sein de communautés lorsque des membres de la famille ou des amis s’occupent d’une personne malade ou d’un enterrement ou dans les cliniques et autres établissements de santé.

Les autorités du Sierra Leone ont ainsi appelé Air France et Brusells Airlines, les deux seules compagnies qui desservent encore le pays, à continuer leurs dessertes.

1350 décès au 20 août

D’après un bilan du 20 août, l’OMS a comptabilisé 2473 cas, dont 1350 décès depuis le début de l’épidémie, dont 221 nouveaux cas et 106 décès en 2 jours.

Sur son site, le Quai d'Orsay prévient que "sauf raison impérative, il est recommandé aux Français de suspendre tout projet de voyage dans les pays où des cas de fièvre hémorragique à virus Ebola sont avérés (Guinée, Sierra Leone, Libéria, Nigéria)".

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