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Malgré le prix toujours élevé des billets, Air France ne voit pas faiblir la « demande soutenue » de voyages

En 2023, Air France-KLM a battu des records malgré des vents contraires en fin d’année. La compagnie se montre confiante pour 2024, anticipant une hausse de l’activité.

Air France-KLM a annoncé jeudi un bénéfice net et un chiffre d’affaires annuels sans précédent dans son histoire, se félicitant d’avoir réalisé de « solides performances » malgré la guerre au Proche-Orient, des difficultés d’approvisionnement en pièces détachées et une perte au dernier trimestre 2023.

Le groupe aérien franco-néerlandais a dégagé 934 millions d’euros de bénéfice net (+28,3% sur un an) pour un chiffre d’affaires record de 30 milliards d’euros (+14%). Il a enfin assaini sa structure financière ébranlée par le Covid-19, retrouvant comme promis des fonds propres positifs pour la première fois depuis 2019, à 500 millions d’euros, a-t-il précisé dans un communiqué.

Mais la fin d’année a été moins gaie, avec une perte nette de 256 millions d’euros au quatrième trimestre, alors que le groupe était encore bénéficiaire un an plus tôt à la même période.

La Bourse de Paris a mal réagi, le titre Air France cédant 8,06% à 10,49 euros à 10h10 dans un marché en légère hausse de 0,10%. Outre les résultats du quatrième trimestre, les investisseurs pourraient aussi avoir été déçus par un bénéfice annuel que les analystes voyaient dépasser le milliard d’euros, selon des compilations de Factset et Bloomberg. 

Au quatrième trimestre, Air France et surtout KLM ont pâti d’une pénurie de pièces de rechange, un problème récurrent pour tout le secteur depuis la pandémie, mais aussi de main-d’oeuvre qualifiée, ce qui a perturbé la disponibilité de certains avions.

Transavia pas rentable en 2023

En outre, la « situation géopolitique », principalement la guerre entre Israël et le Hamas, a conduit le groupe à suspendre certaines lignes, dont celle vers Tel-Aviv, dès début octobre, et a refroidi la demande vers des pays voisins. Transavia, la « low-cost » du groupe, en a souffert et n’est pas parvenue à être rentable en 2023 malgré la poursuite de son expansion.

Enfin, les tarifs du fret se sont fortement repliés après un emballement dans la foulée de la pandémie. 

Cette fin d’année a pesé sur la rentabilité opérationnelle, qui était encore de 7,8% à l’issue des trois premiers trimestres, dans le haut de la fourchette des objectifs pour 2024-2026 (7 à 8%). Elle s’établit finalement à 5,7%, une hausse de 1,2 point par rapport à 2022, l’année du retour dans le vert.

Ces résultats contrastent avec le cauchemar de la crise sanitaire, qui avait fait perdre 10,4 milliards d’euros cumulés à l’entreprise en 2020 et 2021, la forçant à deux recapitalisations et à appeler à l’aide les Etats français et néerlandais.

« En 2023, nous avons tenu nos engagements en réalisant de solides performances opérationnelles et financières », s’est réjoui le directeur général d’Air France-KLM, Benjamin Smith, cité dans le communiqué.

10,4 millions de passagers de moins qu’en 2019

Ces résultats ont été obtenus malgré un nombre de passagers transportés pas encore revenu aux niveaux d’avant-crise : 93,6 millions de voyageurs dans les appareils d’Air France, KLM et Transavia l’an dernier, c’est 10,3 millions de plus qu’en 2022, mais encore 10,4 millions de moins qu’en 2019.

Parallèlement, Air France-KLM a poursuivi son désendettement, sa dette nette tombant de 6,33 milliards d’euros fin 2022 à 5,04 milliards fin 2023.

Malgré son bénéfice record, Air France-KLM n’a pas mentionné jeudi de retour à une distribution de dividendes à ses actionnaires. 

Côté objectifs pour 2024, année des 20 ans de sa création, la société a dit vouloir augmenter sa capacité de passagers de 5% sur un an et limiter entre 1 et 2% la hausse de ses coûts unitaires, contre 3,5% en 2023. 

Malgré une hausse prévue de l’activité, elle pense acquitter une facture de kérosène de 7,6 milliards d’euros, en légère baisse par rapport aux 7,7 milliards de 2023.

Plus de 3 milliards en dépenses d’investissements

Elle consacrera entre 3 et 3,2 milliards à ses dépenses d’investissement, en particulier dans le renouvellement de ses appareils, outil essentiel dans la réduction de ses émissions de CO2, avec les carburants non fossiles dont elle se targue de consommer 16% de la production mondiale contre 3% du kérosène classique.

En dépit du prix toujours élevé des billets par rapport à l’avant-crise, la société ne voit pas faiblir cette année la « demande soutenue » de voyages qui a nourri sa prospérité en 2023, et fait état de taux de réservation équivalents à ceux de 2023 à la même époque, malgré la hausse du nombre de places mises en vente.

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