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Croisière : les marges ont le mal de mer

Capacités en hausse, concurrence accrue, crise économique, etc. : pour remplir leurs bateaux, la majorité des compagnies de croisières ont pratiqué des promos à haute dose cet été. Les marges trinquent mais restent positives. Jusqu’à quand ?

Les compagnies de croisière n’avaient pas attendu 2012 pour découvrir les ventes et les prix de dernière minute. Mais le phénomène a atteint cet été des proportions à l’évidence inédites. « Le plus frappant, c’est qu’il n’y a eu aucun répit, même en juillet et août », confirme Antonio Donsanti, DG de l’agence Croisirama.

Première raison de cette course aux promos, les compagnies opérant sur le marché français disposaient cette année de capacités en forte hausse par rapport à l’an dernier. Toujours plus de bateaux, toujours plus de concurrence (notamment avec l’offensive de Royal Caribbean), et des stocks supplémentaires octroyés à la France pour compenser la faiblesse d’autres marchés européens : pour écouler les cabines, les compagnies ont dû brader. Et ce d’autant plus que l’absence de communication après l’accident du Concordia, puis les élections et les inquiétudes économiques grandissantes, ont freiné les ventes durant quasiment tout le premier semestre 2012.

À l’inverse, les coûts ont plutôt tendance à augmenter. De la hausse des taxes à celle du prix du pétrole, les compagnies ont presque toutes choisi d’encaisser le choc sans le répercuter à leurs clients. Dans ces conditions, la croisière a-t-elle vu ses marges s’effondrer ? « Il est évident qu’elles se sont fortement dégradées, surtout sur les cabines de milieu et d’entrée de gamme », concède Cédric Rivoire-Perrochat, DG d’Échos du Large. Le recul est d’autant plus marqué sur ces catégories de clientèles que les promotions ont amené sur les navires des clients très économes, alors que les dépenses à bord représentent, selon les compagnies, entre un et deux tiers des recettes globales.

LES COMPAGNIES SONT À L’OFFENSIVE

Mais la rentabilité n’est manifestement pas encore passée en zone rouge. « Tout le monde a gagné sa vie, compagnies comme distributeurs », relativise Thibaud Journot, gérant de l’agence web Azur-Croisières.com.

Certains ont même accru leurs marges, comme Croisières de France, que ses bons résultats confortent plus que jamais dans son modèle. « En changeant de bateau, nous avons diminué notre coût moyen, explique Antoine Lacarrière, DG. Mais surtout, nous avons un fonctionnement très différent des autres compagnies : nous vendons très en avance, en nous appuyant beaucoup sur les groupes, ce qui évite de brader en dernière minute. »

Si la situation n’est donc pas encore critique pour les compagnies sur le marché français, ces dernières sont évidemment à l’offensive pour éviter de tomber plus bas. Royal Caribbean a par exemple choisi de réduire fortement la voilure en Europe en 2013, au profit de l’Asie. « Je pense qu’elles vont aussi développer les services payants à bord (voir notre encadré, ndlr) et se positionner davantage sur les ventes directes », prédit Antonio Donsanti. Voire s’attaquer aux taux de commission des distributeurs, qui tournent souvent autour de 13 à 15 % ? Pour l’instant, les agences disent ne rien voir venir…

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