#AWFT23 – « Le tourisme peut créer des millions d’emplois pour les jeunes en Afrique »
Le tourisme représente environ un emploi sur dix dans le monde. C’est un vivier d’emplois non-délocalisables, a souligné l’un des speakers du forum A World For Travel à Séville.
« La question du tourisme est très importante pour l’Afrique », a insisté Tim Harris, le président du Conseil sud-africain du tourisme. C’était mercredi lors du forum A World For Travel, dans le cadre d’une table ronde animée par Peter Greenberg, rédacteur en chef de CBS News Travel. L’occasion de rappeler l’impact social et économique de l’industrie.
« En 2050, il y aura 2,4 milliards d’habitants en Afrique », soit environ un milliard de plus qu’aujourd’hui, a ajouté Tim Harris. Ce que confirment des projections établies par le département des affaires économiques et sociales des Nations unies.
La majorité de ces 2,4 millions de personnes seront jeunes. « Comment va-t-on créer des emplois pour toutes ces personnes ?, a-t-il questionné. Comment faire en sorte qu’ils restent en Afrique ? » Pour lui, une partie de la réponse réside dans l’industrie du tourisme. « Le secteur du tourisme peut créer des millions d’emplois pour les jeunes en Afrique. » D’après le Dr Ripin Kalra, directeur technique du cabinet de conseils ICF, il faudrait même développer un « Erasmus du voyage » afin de former les nouvelles générations.
Sécheresse
Plébiscitée notamment pour ses safaris, l’Afrique du Sud représente une destination majeure. Confrontée à un taux de chômage colossal parmi les moins de 25 ans, le pays fait face à d’autres défis, comme le dérèglement climatique. « La saison des pluies est beaucoup plus courte qu’avant », a souligné Tim Harris.
En 2018, la ville du Cap a même craint une pénurie totale d’eau. Soit le « jour zéro », une date fatidique qui aurait entraîné des restrictions drastiques.
« Nous avons alors arrêté de remplir les piscines des hôtels, se souvient Inge Huijbrechts, vice-présidente du développement durable du groupe hôtelier Radisson. Nous avons également encouragé nos clients à la sobriété et collecté des fonds pour financer l’installation de pompes d’eau. »
Aujourd’hui, l’Afrique du Sud reste confrontée à des périodes de sécheresse, ce qui exaspère la population. Le manque d’eau mais aussi des vagues d’inondations touchent régulièrement différents pays du continent.
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N’y aurait-il pas une dissonance cognitive à vouloir créer des emplois dans un tourisme mondialisé haut-carbone en Afrique plutôt que dans l’agroécologie pour lutter contre la faim, qui sera exacerbée par la progression des sécheresses ?