Association Great : les pros des activités touristiques veulent se faire entendre

On peut être très nombreux… et se sentir un peu seul. C’est en tout cas le constat de plusieurs acteurs du tourisme de l’Hexagone, qui ont décidé de créer l’association Great (GRoupement des Entreprises des Activités de Tourisme), fédérant les opérateurs d’activités touristiques en France. Lancée en juin, l’association compte actuellement une trentaine de membres : réceptifs, voyagistes ou spécialistes de l’œnotourisme, de l’écotourisme, transporteurs ou encore gestionnaires de sites touristiques, implantés un peu partout dans l’Hexagone. « C’est une initiative née en plein tempête mais qui mûrissait depuis longtemps, résume Pierre-Jean Romatet, le président de Great, également fondateur du réseau d’agences réceptives « A la Française » (ex-Bordovino). Avec le Covid-19, on a pu constater que certains métiers du tourisme, comme l’événementiel ou l’hôtellerie, étaient très bien organisés, qu’ils étaient écoutés, consultés pour élaborer les dispositifs d’aide au secteur. Avec Great, nous voulons faire entendre nos problématiques spécifiques, mais aussi partager les informations, les bonnes pratiques entre membres de l’association. »

Faire remonter les besoins de ces entreprises est d’autant plus important que nombre d’entre elles, extrêmement dépendantes des clientèles étrangères et de la saisonnalité, sont dans des situations très difficiles, suite à l’arrêt brutal de leur activité. « Pour le moment nous sommes en pleine campagne d’adhésion, souligne Pierre-Jean Romatet. L’objectif est de compter une centaine de membres d’ici la fin du mois de septembre. Si chaque membre écrit à un dizaine de collègues, ça devrait rapidement avoir un effet boule de neige. Les premiers retours sont très positifs, avec une vraie volonté de travailler en groupe car tout le monde se sent un peu isolé. » Au sein de Great, Pierre-Jean Romatet est entouré de Florent Dargnies, CEO de 4 Roues sous un Parapluie, secrétaire de l’association, et d’Arnaud Barré, directeur de Paris Trip, son trésorier.

Déjà de nombreux sujets sur la table

Si le but de l’association est d’aider les pros à traverser la crise – un rendez-vous a d’ailleurs été sollicité auprès du secrétaire d’Etat au tourisme Jean-Baptiste Lemoyne -, d’autres sujets sont déjà sur la table. “Il y a par exemple la question de notre dépendance aux OTA, qui se sont positionnées sur le créneau des expériences ces dernières années. Elles nous commercialisent, mais elles bouffent notre marge. Face à ces poids lourds, notre capacité de discussion est égale à zéro. Les opérateurs d’activités touristiques sont atomisés et souvent très petits. Dans ces conditions, personne ne va prendre l’initiative de faire appel à un avocat au risque de se faire déréférencer. Il y a un combat à mener sur ce terrain-là”. Des problématiques autour du digital, du juridique, de la valorisation commerciale ou de développement de l’offre figurent aussi sur la feuille de route de la jeune association.

Car pour son président, il n’est pas question de se positionner seulement en opposition. « L’image que l’on a souvent d’un syndicat, c’est la contestation, la revendication, c’est toujours un peu négatif », remarque-t-il. Avec Great, on veut aussi s’emparer de sujets positifs, comme le sens de l’accueil, l’hospitalité. Nous sommes de petits acteurs, très hétérogènes, mais nous sommes sur la terrain, ce que nous vendons, c’est de l’expérience, de l’humain, c’est nous qui fabriquons les souvenirs”, souligne-t-il.  En rappelant que ces activités touristiques ont aussi souvent vocation à valoriser le patrimoine français, et que cette “vitrine du tourisme français” représente des dizaines de milliers d’emploi. Autant de raisons de vouloir donner de la voix.

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