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Appelons un chat un chat

« À vouloir se jouer des mots, n’est-ce pas de la soi-disant crédulité des gens dont on use et abuse ? Le parler franc a fait long feu, pour laisser place à une guerre sémantique ayant pour unique objectif d’éviter l’usage de mots qui fâchent, au premier rang desquels rigueur et austérité. Alors qui est encore dupe de ce jeu, qui n’en est finalement pas un, du politiquement correct ? Hélas plus personne, et l’heure est aux vérités qui ble

À vouloir se jouer des mots, n’est-ce pas de la soi-disant crédulité des gens dont on use et abuse ? Le parler franc a fait long feu, pour laisser place à une guerre sémantique ayant pour unique objectif d’éviter l’usage de mots qui fâchent, au premier rang desquels rigueur et austérité. Alors qui est encore dupe de ce jeu, qui n’en est finalement pas un, du politiquement correct ? Hélas plus personne, et l’heure est aux vérités qui blessent. Exit donc les formules light pour évoquer la situation économique d’une Europe malade de ses déficits. En annonçant, le 7 juin, un plan d’austérité portant sur pas moins de 80 milliards d’euros d’économies à l’horizon 2014, la chancelière allemande Angela Merkel n’a pas ménagé ses effets. Et les réactions ont été immédiates, notamment du côté de Iata qui, hasard du calendrier, tenait au même moment sa 66e assemblée générale à Berlin. L’Association internationale du transport aérien a aussitôt commenté l’annonce faite par la chancellerie de son intention d’opérer un prélèvement sur les billets d’avion au départ d’Allemagne, qui devrait rapporter un milliard d’euros dans les caisses du gouvernement allemand. Alors que son directeur général, Giovanni Bisignani, se félicitait déjà d’un retournement de tendance et d’une prévision de croissance supérieure aux premières estimations pour l’industrie, celui-ci s’est immédiatement élevé contre l’annonce de la taxe sur les billets d’avion. Dans un communiqué cinglant, le responsable de Iata dénonce une mesure à la vision court-termiste, qui affaiblira encore plus ce secteur économique. Et de prendre l’exemple des Pays-Bas, qui avaient, par le passé, instauré une telle mesure avant de faire machine arrière, après une perte estimée à 1,2 milliard d’euros pour l’industrie. En évoquant un greenwashing gouvernemental, Giovanni Bisignani fustige un racket déguisé et non avoué. Le secteur aérien se serait donc bien passé d’une telle mesure. Espérons que Madame Merkel n’inspirera pas d’autres de ses collègues.

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