Accor : vers la scission entre hôtellerie et services
Le groupe se donne six mois pour étudier la pertinence d’une séparation de l’hôtellerie et des services prépayés en deux entités.
«Accor est avant tout un groupe hôtelier avec une activité de services », a rappelé son président directeur général, Gilles Pélisson, lors de la présentation des résultats semestriels du groupe. Il a précisé que le pôle hôtelier emploie 145 000 personnes, tandis que les services prépayés n’en font travailler que 5 000. Fondé à l’origine sur l’émission du Ticket Restaurant, le pôle services, s’est beaucoup développé, notamment avec l’acquisition de Kadéos en 2008 et l’alliance avec Mastercard en 2009.
DONNER PLUS DE VISIBILITÉ
L’activité des services prépayès, très rentable, ne cesse de progresser, comme en témoignent les résultats enregistrés au premier semestre 2009, en progression de 5,7 %. Parallèlement, l’hôtellerie continue sa mutation, passant d’un modèle avec une majorité d’hôtels en filiales à celui d’établissements en management et en franchises. « Le pôle hôtelier a moins besoin du cash flow généré par les services, du fait de notre politique asset light », a expliqué Gilles Pélisson. Pour le président du groupe, l’autonomie des deux métiers devrait apporter plus de visibilité aux investisseurs et permettre aux deux futures entreprises d’être mieux préparées à la reprise économique. En attendant, le chiffre d’affaires de l’hôtellerie a enregistré une baisse de 11,4 % au premier semestre 2009. Les segments les plus fortement touchés par cette baisse de régime sont le haut et le milieu de gamme, ainsi que l’hôtellerie économique aux États-Unis, avec des baisses respectives de 13,3 % et 12,8 %. En revanche, l’hôtellerie économique européenne tire son épingle du jeu, avec un recul limité à 7,3 %. Sur ce segment, la France fait figure de bon élève, avec une baisse inférieure à -3 %. Accor, qui prévoit d’ouvrir 30 000 chambres en 2009, a clairement fait savoir qu’il se recentrait sur les gammes économique et moyenne. Les principales rénovations concerneront les marques Ibis et Etap Hotel. Sans espoir d’une reprise économique sérieuse au second semestre, Accor a annoncé un renforcement de ses plans d’économies sur les coûts opérationnels dans les hôtels filiales, qui passent de 120 à 150 millions d’euros.
Peu de synergies entre deux métiers devenus trop différents
