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Accor : la déprime collective des directeurs d’hôtels

A travers leur syndicat FO, des directeurs d'hôtels d'Accor expriment leur démotivation, face aux changements de management et à la dévalorisation de leur métier, dans une lettre adressée ce vendredi aux cofondateurs du groupe.

Les directeurs d’hôtels du groupe Accor ont le moral au plus bas, et ils ont décidé de le faire savoir. Dans une lettre adressée à Paul Dubrule et Gérard Pélisson, les deux emblématiques créateurs du groupe hôtelier né en 1967, ils expliquent qu’"aujourd'hui le coeur n'y est plus".

En cause notamment : le passage en franchise de nombreux hôtels. Ce changement de mode d'exploitation d'un établissement fait passer le personnel du statut de salarié d'Accor à salarié du franchisé. "Notre poste est le plus menacé", assure le syndicat de directeurs. Il rappelle en outre que souvent les salariés ne connaissent "pas les conditions de maintien dans l'emploi, des avantages acquis et de l'ancienneté dans le groupe".

"Une stratégie axée sur les résultats à court terme"

FO Accor souligne également que les conditions de départ du groupe Accor sont "avantageuses", que les dirigeants ont des "parachutes dorés", alors que les salariés du franchisé, n'ont droit qu'à "une simple indemnité légale de licenciement". En outre, ils disent ressentir "une perte de confiance", "une autonomie de plus en plus limitée et contrôlée", et "un manque de reconnaissance prononcé".

"La stratégie est uniquement axée sur les résultats à court terme, négligeant l'entretien de nos hôtels, nos équipes et au final nos clients", écrit encore FO-Accor. Dans cette lettre ouverte, ils se décrivent comme "le prolongement" des deux créateurs sur le terrain, les accompagnant, déclinant "les valeurs d'Accor".

L'éviction incomprise de Denis Hennequin

Les principaux actionnaires du groupe hôtelier, le fonds Colony et la société d'investissement Eurazeo, ont limogé en avril le PDG Denis Hennequin et installé une gouvernance provisoire.  Ils reprochaient à Denis Hennequin de ne pas mettre en place la stratégie de développement en franchise assez rapidement.

L'un des cofondateurs, Paul Dubrule, avait exprimé dans la presse son incompréhension face à cette éviction, et dénoncé "une pression excessive", des actionnaires sur la direction, pour obtenir la vente des murs des hôtels du groupe, et donc leur passage souvent en franchise.

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