5 Campeche et Mérida
La poudre et le clairon
Depuis que François l’Olonais, notre pirate national, l’a fréquentée, on dit « Campèche » et pas « Campéché », à l’espagnole ! Les rues de galets, quadrillées comme des grenades, et la promenade maritime, avec sa haie de palmiers et ses fortins, sentent encore la poudre. Bichonné par l’Unesco, le port fortifié a des airs de Caraïbes un peu intello. Les églises pointent au milieu des arcades bondées de cartes postales, les galeries d’art voisinent avec les orphelinats. Très différente, en revanche, est la terrienne Mérida, fière de son nom venu de l’Extrémadure espagnole, tout comme nombre de conquistadors, Cortés en tête. Et quand le soleil descend, quand grince la grille de fer des brocanteurs, quand l’hôtel de ville paré de murales (peintures murales) devient comme une lanterne magique, la grand-place résonne de ses clairons un peu couaqueurs. C’est le signe : à peine les soldats ont-ils tourné leurs bottes que se mettent à ronfler les guitares des sérénades.
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