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Les Français jugent leur TGV

Le fait : Il y a trente ans, presque jour pour jour, le TGV était inauguré et déboulait dans la vie des Français.L’étude : À l’occasion de cet anniversaire, GFK a effectué un sondage pour savoir comment était perçu ce train mythique.L’avenir : Même s’il est victime aujourd’hui d’une crise de croissance, il est plus que jamais tourné vers l’international.

Une après-midi du 26 février 1981, une flèche orange traverse la campagne bourguignonne à 380 km/h, avec pour seuls témoins quelques bovidés de Moulins-en-Tonnerrois dans l’Yonne et une poignée d’ingénieurs et de journalistes. Mais dès le lendemain, la France se découvre en une de tous les journaux, une nouvelle fierté industrielle nationale, le TGV. Ce train qui va changer l’histoire ferroviaire est officiellement inauguré par le président François Mitterrand le 22 septembre suivant, il y a trente ans, presque jour pour jour.

90 % DES FRANÇAIS ONT DÉJÀ PRIS LE TGV

 

Durant ces trois décennies, il a transporté environ 1,7 milliards de personnes. Autant dire que presque tout le monde en France a pris au moins une fois le TGV. C’est d’ailleurs ce que confirme un sondage exclusif réalisé avec GFK dans le cadre de son étude GOT (GFK omnibus tourisme). L’étude montre que 90 % des 1 000 Français internautes interrogés en juin dernier ont pris ce train devenu mythique. Pour également 90 % d’entre eux, le TGV est une innovation technologique importante et presque autant considèrent qu’il a révolutionné les transports en France. Ce ne sont pas les compagnies aériennes comme Air Inter ou Air France qui diront le contraire. Le TGV les a poussées – et pour AF la pousse encore – à revoir leur modèle économique. Comme le montre l’étude GFK, le choix est devenu très clair dans l’esprit des Français : en dessous de 4 heures, ils préfèrent le train à l’avion (voir tableau ci-dessus). Les sondés l’utilisent principalement pour leurs déplacements personnels, mais 21 % d’entre eux prennent ce train au moins une fois par an pour des motifs professionnels. Une manne importante pour les agences de voyages qui captent près de 80 % du trafic business, soit environ 20 % des ventes globales. Cette part n’évolue pas depuis quelques années, mais elle a permis aux réseaux de s’affirmer comme partenaire important, alors que les particuliers ont de plus en plus recours à la vente directe, notamment en ligne, comme l’indique l’étude GOT : « Avec trois Français sur 4 qui se renseignent sur Voyages-sncf.com pour acheter des billets de TGV, on voit que la SNCF est parvenue à monter un réseau de vente de ses billets de train qui sort complètement du circuit classique de réservation des voyages à savoir les agences de voyages », estime l’institut de sondage. Seuls 7 % des personnes interrogées se renseignent et/ou achètent leurs billets en agence de voyages. Mais bien qu’ils soient internautes, les sondés sont moins nombreux à acheter sur Internet : « Ils ne sont plus que 3 Français sur 5 à acheter leurs billets sur VSC et environ autant à les acheter avec un contact humain en face-à-face », nuance GFK.

LES SONDÉS L’ESTIMENT TROP CHER

 

En trente ans, le TGV fait partie de la famille. Ce qui ne veut pas dire que tout lui est pardonné, au contraire. Le premier grief que les Français adressent à ce train qui file désormais à 320 km/h dans nos campagnes contre 260 à ses débuts, c’est le prix : « Les tarifs de TGV sont trop chers », dénoncent à 72 % les sondés. Et ce, malgré le déni de son PDG, Guillaume Pepy, qui à chaque fois qu’on lui en fait le reproche se justifie en rappelant que le coupon moyen d’un TGV est l’un des moins élevé en Europe. « Ils sont de 30 à 50 % inférieurs à ceux pratiqués en Allemagne ou en Espagne », assure la SNCF. Un audit interne réalisé par le Boston Consulting Group révélait pourtant l’an dernier qu’entre 2002 et 2009, le produit moyen par kilomètre et par passager avait augmenté de 3,4 % par an, soit deux fois plus vite que l’inflation. La SNCF s’était empressée de préciser que le produit moyen était différent du prix moyen, et qu’il indiquait surtout une hausse de 80 % de la demande pour la première classe sur la période quand celle pour la seconde n’avait cru que de 38 %. Le BCG avait tout de même indiqué que le prix moyen était de 45,2 E en 2009 contre 38,2 E en 2002. Cette polémique, suivie de cette demande au gouvernement en fin d’année 2010 par la SNCF de pouvoir « libérer ses prix », ont de fait entretenu cette idée désormais bien ancrée que le TGV revient de plus en plus cher. L’autre principal reproche adressé au TGV est également lié au prix : non seulement ils sont jugés chers, mais également opaques. Inspirée du yield management du secteur aérien, la grille des tarifs Notes, lancée en 2007, a depuis fait plusieurs rapports parlementaires conduit par le député Hervé Mariton qui concluent invariablement à un « manque de transparence ».

LA PONCTUALITÉ EST MISE EN CAUSE

 

Mais depuis quelques mois, un problème encore plus grave semble retenir l’attention des sondés. 35 % d’entre eux jugent que ce fleuron du rail hexagonal accumule les retards et manque de ponctualité. Là encore, ce résultat est le reflet d’une réalité que la SNCF a admis depuis l’an dernier : le transporteur n’arrive plus à faire face au vieillissement du réseau géré par RFF (Réseau ferré de France). Trente ans de grande vitesse coûte de plus en plus cher, non seulement en matériel, mais également en infrastructure. En face, les consommateurs s’organisent et rappellent de plus en plus souvent les obligations de ponctualité du transporteur devant les tribunaux comme cette acuponctrice qui, début août, obtenait le remboursement de ses honoraires perdus par la faute d’un retard de six heures d’un TGV l’emmenant sur son lieu de travail. Au total, malgré ces critiques, les Français restent attachés à leur TGV et souhaite le voir s’étendre en France et en Europe. « Après l’Eurostar, Lyria et Thalys, un quart des Français jugent fortement prioritaire le développement des lignes à grande vitesse à l’international », constate GFK. « Une ligne traversant la France d’est en ouest (Genève-Bordeaux) est également plébiscitée » mais le prolongement des lignes déjà desservies par le TGV (branche Est de la LGV Rhin-Rhône, 2e phase de la LGV Est, LGV Sud Europe-Atlantique entre Tours et Bordeaux, LGV Pays-de-Loire entre Le Mans et Rennes et enfin, contournement de Nîmes et Montpellier) semblent moins urgentes » remarque le groupe. Pour la SNCF, il lui faut maintenant réinventer ce train qui a fait son succès.

En 30 ans, le TGV a transporté environ 1,7 milliards de personnes.

 

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