Le Top 10 des aéroports français
Paris, Bâle-Mulhouse, Bordeaux et Nantes tirent la croissance globale portée par le développement des compagnies low cost et du Moyen-Orient.
Les dix principaux aéroports français, qui représentent environ 85 % du trafic global, ont enregistré une nouvelle progression en 2014 avec un total de 148 millions de passagers (+2,5 %). Certes, ces chiffres sont faibles comparés à la moyenne européenne qui dépasse 5 % selon ACI Europe. Mais la baisse de la croissance du trafic aérien français, (+ 6,7 % en 2011, + 3 % en 2012 et + 2,5 % en 2013) paraît se stabiliser. Le poids des plates-formes parisiennes, qui ont gagné 2,4 millions de passagers supplémentaires l'an dernier (+2,7 %), explique une partie de ces résultats, avec de nouvelles liaisons vers les destinations européennes (+5,3 %), le Moyen-Orient (+6,7 %) et l'Asie-Pacifique (+3,1 %).
Mais, comme en 2013, la croissance a également été tirée par le trafic de quelques aéroports régionaux comme Bâle-Mulhouse (+11 %), Bordeaux (+7 %) et Nantes (+5,8 %). Bâle-Mulhouse, qui a gagné plus de 600 000 passagers avec la croissance des compagnies low cost et des vols européens, devrait poursuivre sa progression en 2015 malgré le retrait annoncé de Swiss, mais à un rythme plus faible, autour de 3 %. Bordeaux a attiré 330 000 passagers supplémentaires grâce aux dix-sept ouvertures de lignes qui ont assuré l'essentiel de la croissance avec easyJet (+45%), Volotea (+14%), Ryanair (+13%) et Turkish Airlines (+10%). Mais en 2015, avec 10 nouvelles lignes, la croissance devrait être plus proche des 4 %. À Nantes, ce sont aussi les liaisons internationales (+10,5 %) qui tirent la croissance, notamment grâce aux 150 000 passagers supplémentaires apportés par les low cost. Mais les ouvertures de lignes devraient ralentir en 2015.
Enfin, si l'aéroport de Nice (+3,2 % contre -1 % en 2013) et celui de Beauvais sont également en croissance, le trafic a baissé à Lyon (-1,1 %), Marseille (-0,9 %) et Toulouse (-1,7 %), mais aussi à Lille (-3,9 %), Strasbourg (-1,1 %), Biarritz (-2 %),Brest (-5,4 %) ou Pau (-3,73 %). Mis à part quelques exceptions comme Lille, qui a souffert du retrait de Transavia mais a récupéré XL Airways pour 2015, ces disparités sont principalement liées à l'importance des liaisons nationales et de la part de marché d'Air France pour chaque aéroport.
La baisse des capacités de la compagnie et de sa filiale Hop ! a contribué à la chute du trafic sur les liaisons nationales : -2 % à Orly et Roissy, -7 % à Strasbourg, -4 % à Lyon, -5,8 % à Marseille, -4,7 % à Nice, -0,8 % à Toulouse, -0,3 % à Bordeaux… Les liaisons radiales sont presque autant impactées que les liaisons transversales. À l'inverse, les aéroports qui ont su séduire les low cost et les compagnies étrangères ont enregistré une forte croissance surtout sur des destinations comme l'Espagne, l'Italie ou le Royaume-Uni. Les résultats de l'ensemble des aéroports français, qui seront présentés le 12 février prochain, ne devraient pas contredire ce constat.