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Santé, bruits : les riverains de 5 aéroports appellent à plafonner les vols

Des citoyens habitant près des cinq aéroports les plus fréquentés d’Europe appellent les gouvernements et l’Europe à agir.

Le 13 mars 2024, le réseau Rester sur Terre et l’UFCNA (Union française contre les nuisances des aéronefs) joignent leurs forces et appellent à une mobilisation pour le plafonnement du trafic aérien. Ils seront ravis de voir qu’une tribune importante a été publiée dans Libération le jeudi 7 mars. Des riverains des cinq aéroports les plus fréquentés d’Europe – Paris-CDG, Londres-Heathrow, Madrid-Barajas, Francfort et Amsterdam-Schiphol – appellent les gouvernements et l’Europe à plafonner tous les aéroports, les aérodromes et les héliports pour stopper la croissance incontrôlée du trafic aérien. « Ce dernier a presque retrouvé son niveau de 2019 et pourrait doubler d’ici 2040 », craignent-ils.

« Une catastrophe quand on sait que cette augmentation du nombre de vols n’est compatible ni avec nos objectifs climatiques, ni avec la préservation de la santé des populations affectées par le bruit et la pollution de l’air. Les études scientifiques sont formelles et ne laissent plus de place au doute. De plus, pour de nombreuses destinations européennes, il existe des alternatives en train. Face à ce constat, des choix politiques clairs et déterminés doivent être faits, comme récemment pour l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol. »

« Un problème de santé publique majeur »

En effet, depuis quelques temps, le gouvernement des Pays-Bas, très engagé du point de vue environnemental, et le gestionnaire de cet aéroport estiment que la croissance des activités aériennes n’est plus soutenable. Ils souhaitent réduire le nombre de vols malgré la pression des Etats-Unis, instaurer un couvre-feu, bannir l’aviation privée et abandonner le projet de nouvelle piste. «Nous ne pouvons pas demander aux habitants de la région de faire des sacrifices pendant des années pour ceux qui prennent l’avion juste pour leurs vacances », selon Ruud Sondag, le précédent PDG de l’aéroport. 

« Des dizaines de millions de personnes subissent, nuit et jour, le bruit et la pollution des avions, poursuit la tribune. Le bruit est un problème de santé publique majeur : troubles du sommeil, troubles cognitifs, hypertension, maladies cardiovasculaires. Rien qu’en France, son coût social a été estimé à 6,1 milliards d’euros annuels. Pourtant, les directives et le règlement européen qui imposent des plans de réduction du bruit aérien, ne sont respectés sur le fond par aucun aéroport européen, car le bruit continue à augmenter autour des plateformes aéroportuaires comme en témoignent les cartes stratégiques du bruit. »

Cinq aéroports : 58 centrales à charbon 

Libération rappelle que la pollution de l’air provoque plus de 250 000 décès en Europe, et l’aviation y contribue localement de manière significative. Les particules ultrafines émises par les réacteurs d’avion sont plus petites que celles des moteurs diesel, et donc plus toxiques. Mais elles ne sont ni réglementées ni mesurées. La pollution atmosphérique des aéroports reste la grande oubliée des politiques de qualité de l’air.

Dans son appel aux dirigeants, le collectif indique que « l’aviation commerciale contribue à hauteur de près de 5% aux émissions européennes de CO2 (1), et de près de 7% à celles de la France. Une étude révèle qu’en 2019, les 20 aéroports les plus polluants du monde – parmi lesquels Paris-CDG, Londres-Heathrow, Francfort et Amsterdam-Schiphol – ont émis autant de CO2 que 58 centrales à charbon ! »

La réduction du trafic semble incontournable

En tenant compte de ces éléments, la réduction du trafic semble incontournable. « Car ni les progrès technologiques, ni les carburants d’aviation dits «durables» ne seront disponibles en quantité dans les délais requis. Deux rapports publiés en janvier 2024 par l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol démontrent qu’une réduction d’au moins 30% par rapport à 2019 de ses émissions et de celles de l’aviation européenne est nécessaire d’ici 2030 pour respecter l’accord de Paris sur le climat. Et la direction de l’aéroport reconnaît qu’il n’y a pas d’autre solution à court et moyen terme que de mettre un coup d’arrêt à la croissance du trafic aérien et de le réduire rapidement. »

Les riverains demandent donc « le plafonnement et la réduction du nombre de vols, tout en s’assurant que le bruit, la pollution de l’air et les émissions de CO2 soient également fortement orientés à la baisse – et la généralisation des couvre-feux – dans l’ensemble des aéroports, aérodromes et héliports. »

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