Vente de la compagnie TAP Portugal : le gouvernement définit les conditions
La compagnie TAP doit bientôt être reprivatisée. Un processus de vente qui ne s’effectuera pas à n’importe quel prix, selon le gouvernement portugais.
Ce n’est pas un mystère, la compagnie TAP Portugal est en difficulté. Si elle a réussi à réduire ses pertes nettes au premier trimestre de plus de 50% elles s’élèvent toujours à 57,4 millions d’euros. Au point qu’au moins trois grandes compagnies du secteur mondial de l’aviation – Lufthansa, Air France-KLM et IAG, propriétaire de British Airways – ont manifesté leur intérêt pour TAP.
Si l’acheteur n’est pas encore connu, la vente de TAP Portugal semble inéluctable. Celle-ci pourrait même commencer en juillet, après que deux conseillers indépendants auront établi la valeur de la compagnie aérienne. C’est pourquoi le ministre portugais des Infrastructures, João Galamba en a d’ores et déjà donné les contours.
Maintenir le hub à Lisbonne à tout prix
Le maintien de la plate-forme aéroportuaire de Lisbonne et la sauvegarde du rôle stratégique de la compagnie TAP pour le Portugal seront donc des conditions essentielles de la prochaine privatisation de la compagnie aérienne. Et ce plus que le prix de vente. Le Portugal souhaite donc conserver une participation stratégique dans TAP et n’offrira pas la totalité de son capital à la privatisation.
João Galamba a déclaré, devant une commission parlementaire, que le Portugal « ne renoncera pas au maintien du hub de Lisbonne, en sauvegardant la valeur stratégique de l’entreprise, qui est son identité portugaise et, espérons-le, en augmentant sa contribution à l’économie ». « Ce sont les objectifs centraux qui guideront la privatisation. » Le ministre a également affirmé qu' »une fois ces objectifs centraux garantis, le gouvernement cherchera à maximiser le revenu de la vente, mais maximiser le revenu en soi n’est pas l’objectif central ».
La TAP, essentielle à l’économie du Portugal
Le TAP est crucial pour le Portugal, principalement parce que, via le « hub » de Lisbonne, il transporte la plupart des voyageurs aériens vers le pays, soutenant l’essor actuel du tourisme, comme le gouvernement l’a déclaré à plusieurs reprises. En outre, la compagnie aérienne achète annuellement des biens et services d’une valeur supérieure à 1 milliard d’euros auprès de quelque 1 200 entreprises portugaises.
João Galamba, qui a déclaré que la privatisation sera élaborée « en vue de maximiser la concurrence » entre les soumissionnaires, a ajouté que la TAP, qui a obtenu un plan de sauvetage de 3,2 milliards d’euros approuvé par Bruxelles lors de la pandémie de COVID-19, est « une entreprise durable et réalisable ».