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Un an après la surchage GDS, le modèle de distribution n’est toujours pas clair

Le congrès Manor 2018, organisé le week end dernier à Marrakech, a été l’occasion de revenir sur la norme NDC. De nombreux points restent incertains. Quel sera le futur rôle des GDS ? Comment seront rémunérés les agences ? Tout cela reste à définir.

L’année dernière, le congrès Manor avait donné lieu à des débats enflammés, et c’est un euphémisme, autour de la norme NDC. Zoran Jelkic, le directeur général France d’Air France avait dû, tant bien que mal, défendre la position de la compagnie devant une salle d’agents de voyages remontés. Mais ça c’était il y a un an, la décision d’Air France d’appliquer une surtaxe sur les GDS était alors toute fraîche.

Depuis, tous les réseaux ont négocié avec la compagnie et surtout tout le monde a bien intégré que ce tournant technologique était inéluctable. Pour preuve, les chiffres rappelés en introduction du débat lancé lors du congrès Manor 2018 : la NDC représentera 20% des ventes en 2020, 50% en 2023 et 100% en 2025 selon les projections de IATA.

La NDC ne satisfait pas les travel managers

Pourtant, ce nouveau standard de distribution ne satisfait pas les professionnels. Selon une étude d’ACTE pour Amex GBT, il embrouille le suivi des dépenses pour 89% des travels managers, mais aussi perturbe le respect des politiques de voyage (pour 87%), et complique le « duty of care » (77 % ).

Les « API sont prêtes, affirme de son côté, Sébastien Guyot, le directeur des ventes entreprises et agences d’Air France. Cela vient progressivement, il y a des agences de voyages qui l’utilisent déjà. » Mais tout le monde s’accorde à dire que le processus sera long. « Nous, on attend que le produit d’Air France soit prêt », appuie Dimitri Tsygalnitzky, directeur France de Sabre, qui n’a toujours pas signé avec Air France. Jamel Chandoul, d’Amadeus, poursuit : « Il faudra encore quelques mois, voire quelques années, avant que tout rentre dans l’ordre. En attendant, on va vivre avec un modèle hybride. Désormais, le terme GDS est réducteur car il y aura plusieurs sources de contenus. Les GDS classiques, le direct connect via les API, et chez Amadeus le NDC-X qui sera une plate-forme mixant aérien classique, low cost, NDC. On veut créer un live travel place. »

Quid de la rémunération des agences ?

Car hormis la question de l’efficacité des API, la question qui se pose désormais concerne le modèle économique des GDS et de la distribution. Notamment avec l’arrivée de nouveaux agrégateurs. « Il y avait 5 milliards d’options entre Londres et NYC. Aujourd’hui, il y en a 67 milliards  à cause de a fragmentation de l’offre », explique Dimitri Tsygalnitzky. « Notre valeur ajoutée est là. Simplifier cette complexité. Pour l’instant, un GDS est quasi gratuit, mais c’est en réflexion. On n’est en pleine négociation avec Air France, Lufthansa et d’autres compagnies. Ce qui est sûr, c’est qu’il va y avoir un changement de modèle. »

A l’heure actuelle, « sur la plate-forme Amadeus, les agences ne paient pas pour accéder au contenu… », reconnaît Jamel Chandoul. « Mais ce n’est pas gravé dans le marbre », ajoute François-Xavier Izenic, l’animateur du débat.

En conclusion, José Martinez, le fondateur d’Amplitudes, aborde la question qui brûle toutes les lèvres : la question du mode de rémunération des agents de voyages. « Pour l’instant pas de piste. J’espère que ce changement de technologie nous redonnera un peu de pouvoir. On ne maîtrise pas l’affichage dans les GDS. On a une offre très centrée autour d’Air France. Mais si on a des clients multinationaux, on pourra être amené à vendre d’autres compagnies. Il y aura peut-être alors de vrais deals tripartite. On peut aussi être amené à plus utiliser la technologie des SBT des entreprises… »

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