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En 2019, le groupe Beachcomber coupera les ponts avec TUI et Thomas Cook/Jet tours

Beachcomber Resorts & Hotels a décidé de réserver la commercialisation de ses huit hôtels mauriciens à son TO maison et à Kuoni, rompant ainsi ses partenariats avec Jet tours et Passion des Iles de TUI France à compter de l’hiver 2019/20.

C’est une décision qui a suscité quelques remous lors du salon IFTM 2018. A partir du 1er novembre 2019, le groupe hôtelier mauricien Beachcomber réservera la commercialisation de ses huit hôtels mauriciens à son TO maison Beachcomber Tours et à Kuoni en BtoB, ainsi qu’à Nautil en BtoC. Les voyagistes Jet tours de Thomas Cook et Passion des îles de TUI France perdront ainsi ce droit, le partenariat avec Exotismes ayant déjà été rompu depuis plusieurs saisons.

Le couperet ne semble pas être passé loin de Kuoni mais ce TO a été sauvé grâce à son rachat par Der Touristik, le groupe touristique allemand ayant fait valoir son poids dans la distribution outre-Rhin et ses 20% acquis dans Mautourco, réceptif mauricien propriété du groupe Beachcomber (via la holding New Mauritius Hotels). « Il était difficile d’arrêter de travailler avec Kuoni France », reconnait Guy Zekri, le directeur général de Beachcomber Tours, qui souligne tout l’intérêt de cette intégration verticale. « Nos clients réservent via le TO maison, séjournent dans nos hôtels à Maurice et Mautorco assure les transferts et excursions. C’est un gage de qualité pour eux car nous maîtrisons le produit de A à Z et pouvons leur apporter des attentions exclusives. »

Beachcomber Tours devra compenser Jet tours et TUI

Cette stratégie commerciale est néanmoins osée voire risquée pour le groupe hôtelier Beachcomber. Alors que sera inauguré en 2020 les Salines Beachcomber Resort & Spa 4*, son 9ème établissement de 385 chambres et suites, il prend le risque de se couper d’une partie de la distribution hexagonale avec les agences TUI Store et le réseau Thomas Cook (où Beachcomber Tours n’est pas référencé). « Avec 1,3 milliard de roupies, la France est notre premier marché devant l’Allemagne à 900 millions, l’Afrique du Sud et la Grande-Bretagne », nous précisait ainsi lors de l’IFTM François Venin, le directeur des ventes et marketing de Beachcomber Resorts & Hotels. Jet tours a d’ailleurs commencé à réagir en sortant une brochure Maurice dans laquelle les hôtels Beachcomber ne figurent pas. « Ce catalogue est amené à avoir une durée de vie longue et nous ne pouvions y intégrer des hôtels que nous ne vendrons plus », justifie, Jean-Emmanuel Chometon, le directeur de la production de Jet tours.

Maîtrise des prix

Gui Zekri minimise la portée de cette stratégie précisant que ce recentrage se fait « sans animosité » pour les deux TO concernés. « Beachcomber Tours représentait déjà 70% des ventes TO du groupe en France. Nous dupliquons simplement nos modèles sud-africain et britannique où nos deux autres TO maison disposaient déjà d’une exclusivité ce qui semble plutôt leur réussir », souligne-t-il.

Surtout, le DG avance deux autres arguments. La communication tout d’abord puisqu’il serait plus facile pour Beachcomber d’orienter la communication de ses hôtels mauriciens (et donc les ventes) vers deux voyagistes plutôt que quatre. Les marges ensuite avec l’objectif de mieux contrôler les prix de vente. « Certains TO se faisaient la guerre en pratiquant des marges ridicules pour prendre des parts de marché. Beachcomber Tours était obligé de s’aligner, ce qui nous a coûté 200 000€ de marges sur l’exercice 2016-2017 », regrette Gui Zekri. Le TO avait alors enregistré une perte nette de 386 422€ pour un chiffre d’affaires de 43,4M€. Les résultats du dernier exercice clôturé fin septembre ne sont pas encore validés mais « le CA devrait avoisiner les 42M€ », selon lui. Alors que Beachcomber Tours vient de lancer il y a un mois un nouveau site BtoB en collaboration avec Amadeus, Gestour et Orchestra, ce recentrage commercial peut donc apparaître comme un élément supplémentaire pour espérer retrouver le chemin de la rentabilité.

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