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UE/Covid : 71 millions dépensés dans des outils pour faciliter les voyages et un succès… mitigé

En pratique, seul le certificat Covid numérique européen a été utilisé dans tous les États membres. Mais le succès n’a pas été au rendez-vous pour les autres instruments.

Les outils mis en place dans l’UE pour faciliter les déplacements pendant la pandémie ont été très insuffisamment utilisés par les Vingt-Sept, à l’exception notable du succès rencontré par le certificat numérique européen, a indiqué mercredi la Cour des comptes de l’UE.

Alors qu’au printemps 2020, les Etats membres avaient réagi en ordre dispersé au Covid-19, fermant leurs frontières sans concertation et adoptant des confinements variés, la Commission européenne avait proposé des dispositifs communs pour limiter l’impact sur la libre circulation dans l’UE, mais « ces outils ont utilisés de façon très variable » avec une efficacité diverse, juge l’institution basée au Luxembourg.

L’UE a déboursé 71 millions d’euros pour développer plusieurs outils informatiques, dont un système permettant l’interopérabilité des applications nationales de suivi des cas contacts (« passerelle de suivi »), et un « formulaire numérique de localisation » à remplir par les passagers arrivant dans l’UE ainsi qu’une plateforme pour échanger ces formulaires entre Etats.

Autre solution développée : le certificat Covid numérique européen, un QR-code attestant d’une vaccination, d’un test négatif ou d’une infection dans les six derniers mois.

Concurrence avec les outils nationaux

« La passerelle de suivi des contacts fonctionnait sept mois seulement après le début de la pandémie, tandis que le certificat numérique était prêt avant que les Etats aient fini d’établir leurs plans de vaccination. Mais le formulaire de localisation des passagers est arrivé trop tard (mise en service en mai 2021), certaines solutions nationales étant déjà en place », observe l’institution.

Le succès a été variable : « seuls quatre États membres ont recouru au formulaire numérique européen de localisation des passagers et, sur les quelque 27 millions de formulaires délivrés jusqu’en février 2022, plus de 9 sur 10 ont été émis dans un seul pays, l’Italie », déplore-t-elle.

Et la plateforme d’échange n’a guère été utilisée :  « fin février 2022, seuls 256 formulaires avaient été échangés, tous provenant d’Espagne sauf un ».

L’Allemagne représente à elle seule l’essentiel (83%) des données générées par les utilisateurs, jusqu’en mai 2022, sur la « passerelle » des cas contacts, signe du peu d’intérêt suscité.

En pratique, seul le certificat Covid numérique européen a été utilisé dans tous les États membres, ainsi que dans 45 pays et territoires non-membres de l’UE, avec plus de 1,7 milliard de certificats délivrés à fin mars 2022. 

Ce certificat sanitaire commun « a contribué à coordonner les restrictions de voyage entre pays de l’UE et facilité efficacement les déplacements pendant la pandémie », constatent les auditeurs, mais « ce succès n’a pas été au rendez-vous pour les autres instruments ».

L’audit souligne « les réticences de certains État sur la protection des données et d’autres préoccupations d’ordre juridique, ou parce qu’ils avaient déjà élaboré leurs propres outils nationaux », et s’alarme de « l’absence de procédures » de long terme pour réactiver rapidement ces outils à l’avenir si nécessaire.

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