Tunisie : le gouvernement lève le couvre-feu et durcit le ton
Le gouvernement tunisien a levé vendredi soir le couvre-feu instauré mardi dans huit régions, et fait preuve d'une fermeté inédite en interdisant toute manifestation islamiste et en bannissant un imam de Tunis qui avait appelé au meurtre d'artistes.
"A la suite de l'amélioration de la situation sécuritaire et compte tenu des intérêts des citoyens, les ministères de la Défense et de l'Intérieur ont décidé de mettre fin au couvre-feu dans le Grand Tunis (quatre gouvernorats), ainsi que dans les gouvernorats de Sousse (est), Jendouba (nord-ouest), Monastir (est) et la délégation de Ben Gardane dans le gouvernorat de Medenine (sud), à partir de vendredi 15 juin", indique un communiqué.
Ce couvre-feu avait été instauré le 12 juin au soir.
Les autorités "appellent les citoyens à se conformer aux ordres des patrouilles chargées des fouilles des véhicules et d'éviter tout rassemblement et mouvement à même de troubler l'ordre public", poursuit le texte.
Le ministère des Affaires religieuses a d'autre part annoncé des sanctions inédites à l'encontre d'un imam qui avait appelé au meutre pour punir des artistes jugés blasphémateurs. "Il a appelé au meurtre, c'est irresponsable. Il ne prêchera plus jamais à la mosquée Zitouna", a déclaré à l'AFP Ali Lafi, conseiller politique du ministre des Affaires religieuses, précisant que c'était la première fois que les autorités prenaient une telle mesure depuis la révolution.